Togo : ces oranges qui nous viennent du Bénin voisin

Septembre 7, 2021 - 13:00
Novembre 3, 2021 - 11:07
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Togo : ces oranges qui nous viennent du Bénin voisin
Des oranges déversées à un carrefour à Agoè||

Filière porteuse pourtant en souffrance au Togo, l’orange fait partie des fruits les plus consommés à Lomé comme à l’intérieur du pays. Mais la culture de ce fruit reste encore à l’étape embryonnaire dans le pays. La plupart des stocks d’orange déversés partout à Lomé et ses environs proviennent en majeur partie des pays voisins, notamment le Bénin.

Même si l’orange est cultivée dans quelques localités avec succès au Togo, la production ne couvre qu’une infime partie des besoins de la population. Le pays s’approvisionne en grande majorité au Bénin dont les productions inondent les grands carrefours de Lomé depuis plusieurs années. C’est en tout cas ce que nous renseigne Madame N’DJEMEKY Cécile, grossiste basée à Logopé dans la commune d’Agoè Nyvé 1.

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Grossiste depuis quelques années, dame N’DJEMEKY est dans la commercialisation des oranges depuis son jeune âge. Avec plus de 35 ans d’expérience dans ce secteur, elle  commercialise de nombreux autres fruit dont les ananas, les bananes, le melons…et dispose aujourd’hui d’une autorisation lui permettant d’exercer cette activité.

Depuis plusieurs années, la distribution des oranges sur le territoire est le résultat de diverses stratégies. L’approvisionnement au Togo se fait à Tchiviépé, dans des localités de Kpalimé comme Agripatodji, Kpimé, Séva, Lanvi. L’avènement des oranges en provenance du Bénin réoriente les grossistes togolais vers ce pays. Le Benin demeure à ce jour la première source d’approvisionnement en Orange pour les commerçantes de Lomé. Les commandes se font à travers des sociétés intermédiaires au Bénin. En cas de rupture, les commerçants reçoivent des oranges de provenance du Ghana. En dehors de ses 2 principales sources, l’approvisionnement se fait également auprès de quelques agriculteurs à Kpalimé et à Mission Tové.

« Les gens achètent beaucoup les oranges. Nous les vendons souvent aux revendeuses de fruits, mais aussi aux consommateurs directs qui n’hésitent pas souvent à s’arrêter auprès de notre étalage pour acheter », explique Mme N’DJEMEKY. Notre commerçante ajoute qu’elle est capable d’écouler plusieurs milliers d’oranges chaque jour.

On retrouve plusieurs variétés d’orange sur le territoire. Mais les plus rependus sont le Valencia et les oranges ordinaires.

L’orange est une filière porteuse qui peut bénéficier de financement. Mais malheureusement, elle ne retient pas vraiment l’attention des agriculteurs togolais. Et pourtant, c’est un fuit qui est consommé par presque toute la population soit directement, en jus, en cocktail ou en salade de fruit. On se demande si les institutions agricoles du pays, les agriculteurs ainsi que les consommateurs togolais reconnaissent ou ignorent l’importance de l’orange ainsi que la plus-value économique que la promotion et le développement de ce secteur pourrait engendrer.

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Malgré quelques problèmes liés aux difficultés d’importation au niveau des frontières que rencontrent les commerçants, et quelques fois des problèmes de pourriture d’un grand nombre d’oranges dans la commande, cette activité demeure rentable. Elle demeure la première source de revenu de plusieurs familles à l’instar de celle de notre interlocutrice.

Elom SOGBALI Linguistique, journaliste et animatrice