Togo-Inondations : pertes maximales chez des maraichers
Les maraichers sont en difficultés dans les zones urbaine et périurbaine de la capitale togolaise, Lomé. Les dernières eaux de pluies ont envahi leurs "bureaux", entravant leurs activités qui sont pratiquées dans des bas-fonds, sur des terrains périphériques, dans la zone portuaire et en zones inondables, a constaté Nzaranews.
Dans les quartiers de Bernard-Kopé, dans les communes de Togblékopé et d’Adétikopé, au Nord de la capitale et dans la grande banlieue Nord et Est de Baguida, la situation déboussole plus d’un maraicher, du fait de l’inondation de leurs lieux de travail. Leurs produits, tels que la carotte, choux, laitue, aubergine, oignons, tomates, légumes, piment vert, concombre, poivron, ... sont en souffrance sur des planches de sable noyées d’eau. Les pertes sont palpables sur ces planches de production maraichères. Alors que la dizaine de légumes indigènes constituent des sources importantes de revenu, et une composante importante des régimes alimentaires dans les ménages.
L’inondation des parcelles maraichères ont causé des dommages sur les cultures extrêmement sensibles, précisément sur des jeunes pousses détruites, couchées, ensevelies et un travail du sol anéanti.
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De grandes pertes de rendement
Les pertes de rendements et de qualité importantes n’ont pu être évitées. Les légumes en voie d’être récoltés sont invendables et impropres à la consommation. Cependant, certaines cultures comme le poireau, l’asperge résistent mieux, mais ne consolent pas les maraichers. À Adétikopé, Amégno installé dans un bas-fond se désole de sa situation. "J’ai toujours l’habitude de travailler ici, mais aujourd'hui, je ne sais pas si je vais pouvoir récolter pour vendre ; alors que c’est l’activité qui me fait vivre. Je pourrais totaliser une perte d’environ cinq cent mille francs CFA cette saison", dit-il à Nzaranews, faisant observer ses planches de sol submergées par l’eau.
Dans la localité de Baguida, située au-delà de la zone portuaire, à l’Est de Lomé, les rangées d'une dizaine de variétés de légumes cultivées par Ayitévi B, sont restées sous l’eau, à cause du débordement d’un des affluents du fleuve Zio, au niveau du village de Devego. L’essentiel de son espace est occupé par l’eau, a remarqué le correspondant de Nzaranews. "Toutes les cultures sont complètement anéanties, je n'ai plus de salades, oignons, tomates, légumes", déplore Ayitévi B qui n’avait jamais vécu une telle crue pendant le mois de mai, estimant le coût des dégâts "aux alentours de 300.000 FCFA, pour la perte globale".
Optimistes malgré tout !
La situation est tout autant difficile à gérer pour des jeunes maraichers à Djagblé (banlieue Nord-est de La capitale) qui évoluent aux abords du fleuve Zio, dans la région maritime, en plein pic de la demande. "Nous devrions commencer à vendre de la salade, des épinards, de la tomate dans quelques semaines seulement", font savoir Germain et Christian qui promettent de "reprendre leurs activités en semant à nouveau, une fois que l'eau se sera retirée". Sur leur avenir, les deux amis, espèrent que "d’ici là, il faut vivre et pouvoir rembourser les prêts contractés auprès des micro-financiers".