COP28 : les intérêts des pays de l’Opep déstabilisent les débats

La COP28 rentre dans sa dernière ligne droite à Dubaï, aux Émirats arabes unis, avec la question cruciale des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), au cœur des discussions. Les participants peinent à y trouver un terrain d’entente. Parce qu’une décision "incompréhensible" est venue refroidir les travaux. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a demandé à ses 13 pays membres de se coordonner pour défendre les énergies fossiles, selon des informations parvenues à Nzaranews. Au grand dam de la plupart des représentants de quelque mille délégués de 197 pays du globe.

Decembre 11, 2023 - 06:20
Decembre 11, 2023 - 06:23
 0
COP28 : les intérêts des pays de l’Opep déstabilisent les débats

L’Opep a déclenché l’indignation de plusieurs états à la Conférence des Nations unies sur le climat, après avoir demandé à ses membres de refuser tout accord ciblant les énergies fossiles. Dans une lettre, son secrétaire général, Haitham al Ghais a demandé "en urgence" à ses membres de "rejeter proactivement" tout accord ciblant les énergies fossiles". L’auteur de la lettre, parcourue par Nzaranews, soutient que la COP28 devrait se concentrer sur la "réduction des émissions polluantes".

Au moins 80 pays et un nombre impressionnant d’organisations non gouvernementales, réclament qu’un éventuel accord à la COP28 appelle à "l’abandon à terme" des énergies fossiles, considérées comme l’une des principales sources du changement climatique. L’objectif reste de tenter de respecter une trajectoire permettant de contenir la hausse de la température mondiale à 1,5° Celsius, objectif fixé lors de la COP21 à Paris (France) en 2015.

L’indignation des uns et des autres

La ministre de la transition énergétique française, Agnès Pannier-Runacher, s’est dite "stupéfaite" et "en colère", tandis que son homologue espagnole, Teresa Ribera, a dénoncé une "position répugnante de lOpep".

Une grande majorité des parties à cette conférence sont sur la même longueur d’onde pour s’assurer que soit obtenu "un résultat significatif et productif sur la sortie des énergies fossiles, la transition énergétique, tout en assurant l’accès à l’énergie pour tous", selon Teresa Ribera.

L’organisation non gouvernementale, « Greenpeace », s’est dite "indignée", demandant instamment à l’Opep de "travailler ensemble pour faire du sommet de Dubaï, un jalon historique".

Le vrai enjeu, la sortie juste et équitable des fossiles

Les pays les plus pauvres veulent que la transition énergétique soit juste, équitable et inclusive. Ce à quoi s’opposent les pays de l’Opep dont les revenus dépendent en grande partie du pétrole et du gaz. Depuis la reprise des négociations le 9 décembre 2023, les ministres présents tentent de débloquer les négociations sur les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), principales responsables du réchauffement climatique et les termes dans lesquels elles seront mentionnées dans l’accord final.

Pour l’heure, le dernier projet d'accord propose des formules inédites sur les énergies fossiles. Les pressions et les tensions s'accentuent particulièrement autour de la mention d'une sortie des énergies fossiles dans le texte final. L'Irak et l'Arabie Saoudite ont réaffirmé leur opposition à une telle version, malgré la lourde responsabilité du pétrole, du gaz et du charbon dans le dérègelement climatique, a appris Nzaranews. 

"Il faut trouver une formulation qui convienne à tous pour résoudre les différends sur les énergies fossiles", a vivement souhaité ce dimanche 10 décembre 2023, le président de la COP28, Sultan Al-Jaber.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres appelle à lever "les inutiles blocages tactiques".

.Déjà en phase critique, les négociations, devront prendre fin ce 12 décembre 2023, à la satisfaction de tous..

Jacques Sourou DOUTI Journaliste, Consultant en communication pour le développement | Directeur de publication de Nzaranews