Togo : le prix des œufs ne baisse pas !

Les œufs de poules toutes catégories confondues, très demandés, n’abondent plus sur le marché comme auparavant. Un marché qui n’est plus très dynamique en cette période des fêtes. Les œufs frais des poules pondeuses destinés à la consommation, sont recherchés par nombre de clients et consommateurs potentiels, entraînant depuis des semaines, une augmentation des prix un peu au-delà de la "normale" à laquelle étaient habitués les acheteurs. Les clients continuent de s’interroger sur une situation qui perdure.

Decembre 20, 2023 - 05:48
Decembre 20, 2023 - 06:48
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Togo : le prix des œufs ne baisse pas !
Un plateau d'œufs

Kudjo Édouard Moussou, président de l’Association nationale des professions avicoles (Anpat) explique à Nzaranews qu’"il y a une hausse de prix des œufs frais, due à la conjonction de beaucoup d’éléments, par exemple, le conflit russo-ukrainien qui a fait grimper le coût de production, parce que les ingrédients extérieurs sont devenus plus chers tout comme les prix des céréales utilisées pour nourrir les poules ; et les producteurs sont obligés de répercuter cela sur le cout de vente. Il y a aussi la période de covid où les producteurs ont eu du mal à remplacer les bandes dont les unes ont vieilli et d’autres réformées, entrainant de fait une diminution de la quantité, et donc de la capacité de production. Et lorsqu’il y a une diminution de produits (œufs) sur le marché, cela entraine un coût plus élevé, amenant ainsi les consommateurs à être confrontés à cette réalité".

Actuellement, les prix des œufs sur les marchés varient entre 150 et 225 francs CFA les plateaux de trente (30) bord ferme, oscillants entre 1 800 et 2 400 francs CFA, voire plus. L’œuf s’achetait entre 100 et 125 FCFA. 

Des difficultés dans la distribution

Les aviculteurs peinent à alimenter les revendeuses et les supermarchés. Pas de pénurie d'œufs, mais les livraisons ont considérablement diminué. Interrogée, Aline Sodjinè, abonnée auprès d’un détenteur de ferme avicole et livreuse, n’est pas contente de sa situation, parce qu’elle n’arrive pas à satisfaire ses clientes revendeuses ou détentrices de maquis. "On me livre hebdomadairement, juste une quarantaine de plateaux car je ne suis pas la seule cliente ; mon livreur veut satisfaire d’autres aussi qui en ont besoin pour leurs commerces", dit-elle, précisant que "les prix des œufs sont fixés selon leur volume".

Plusieurs supermarchés et boutiques de la capitale ne sont pas aussi épargnés par la rareté des œufs. Leurs rayons et étagères sont moins remplis que d’habitude, constate Nzaranew.

Les causes de l’insuffisance sur le marché

Des détenteurs de fermes avicoles contactés, affirment n’avoir pas bénéficié d’accompagnements ni d’appuis depuis la période de la covid jusqu’à ce jour. "C’est ce qui a découragé plusieurs acteurs qui ont mis la clé sous la porte et dont les fermes sont devenues vétustes – à cause du non renouvellement d’investissement – ; et lorsqu’on y ajoute la conjonction des effets négatifs cités plus haut, l’on peut comprendre que le producteur est complètement essoufflé aujourd’hui, explique Kudjo Moussou, président de l’Anpat. 

Tout en félicitant ceux qui gardent encore le cap, le président de l’Anpat les exhortent à "garder le cap, en préparant les stocks nécessaires pour que la population n’arrive à pas à manquer totalement d’œufs ou de viande de poulet". Il invite les distributeurs à "démontrer" leur sagesse dans la fixation des prix et à "éviter de brader" les produits, parce que les coûts de production sont élevés en cette période de fêtes.

Pour l’heure, le marché de l’œuf reste perturbé et la filière "doit faire front aussi bien en amont qu’en aval", souhaitent les responsables de l’Anpat qui espèrent qu’avec les efforts en cours pour surmonter les difficultés, "le marché se rééquilibrera" à court ou moyen terme.

Jacques Sourou DOUTI Journaliste, Consultant en communication pour le développement | Directeur de publication de Nzaranews