Togo-Incendie du marché d’Agoè-Assiyéyé : les fêtes sont amères pour les revendeuses

Les diverses intentions indiquent que "ce sera un signe de notre engagement à tendre la main les uns autres, surtout aux plus faibles". "Même avec 1000 FCFA, achetons un produit pour soutenir une sœur, une mère". "Soutenons la formidable résilience de ces braves et dynamiques commerçantes qui nous démontrent encore une fois le plus bel exemple de motivation". "L'échec n'est pas permis ; les douleurs ne briseront pas nos rêves". Tellement, ces divers et incessants appels plaident pour un "soutien financier" en faveur des victimes.

Sur place, l’atmosphère est morose dans tout le périmètre du marché d’Agoè-Assiyéyé, où sont désormais installés quelques petits commerces et des revendeuses assises devant leurs étalages qui proposent divers produits : céréales, légumes, ignames, crudités, condiments de cuisine, etc. Les revendeuses de volailles tout comme ceux venus de l’intérieur du pays, y sont également attendant les clients en cette période de fête.

Les ménages et les clients en grande difficulté 

Tous les ménages et adeptes du marché d’Agoè-Assiyéyé reconstruit en avril 2013 dans la préfecture du Golfe (Région maritime), éprouvent des difficultés pour s’approvisionner. "Nous sommes obligés d’aller plus loin pour retrouver les produits souhaités", regrettent les nombreux acheteurs/clients, femmes ménagères, revendeuses, détentrices de gargote, de maquis, d’auberge, cabaret …Tous peinent à se procurer les marchandises majeures et divers autres produits pouvant contribuer à gérer les fêtes. Tant les commerçants et revendeuses dont plusieurs avaient contracté des prêts auprès d’institutions de microfinance pour étoffer leurs stocks, ne sont plus en mesure de satisfaire les divers besoins sur la grande surface du marché.  

"Aller acheter plus loin veut dire dépenser plus pour son déplacement d’abord, et acquérir plus cher les produits qui nous, sont nécessaires", fait savoir B. Hélène, manifestant ainsi son inquiétude. "Les autorités doivent chercher rapidement des solutions pour ce marché d’Agoè-Assiyéyé", dit-elle angoissée.

Toutes les revendeuses et clients interrogés, présument unanimement de l’amplification de la cherté de la vie, occasionnée par le drame qui secoue les acteurs du marché consumé depuis quelques jours. 

Compassion et solidarité

La compassion est venue de toute part, en commençant par le président togolais, Faure Gnassingbé qui a reçu en audience, dans la foulée du drame le 22 décembre 2023, une délégation des femmes commerçantes du marché d’Agoè-Assiyéyé. Il a exhorté toutes les personnes concernées au "calme en vue de porter des réflexions pour une prompte sortie de crise".

"Nous sommes réconfortées et rassurées par le message du chef de l’État, nos cœurs sont apaisés et nous appelons tous nos membres à ne pas se décourager ; nous sommes confiants que ce n’est pas la fin", ont signifié les commerçantes qui ont rencontré le président Faure Gnassingbé.

Dans un communiqué daté du 22 décembre 2023, le gouvernement du Togo a saisi l’occasion pour rappeler aux uns et aux autres de veiller à « prendre des précautions nécessaires et d’éviter au maximum des comportements générateurs de sinistre dans tous les établissements publics et privés ». 

En rappel, un incendie ravageur s’est déclenché dans la nuit du 21 au 22 décembre 2023 au marché d’Agoè-Assiyéyé, entraînant d’importants dégâts matériels et des pertes considérables, en dépit de la mobilisation des secours. Aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée. Une enquête est ouverte pour déterminer les causes de l’incendie.

En janvier 2013, le marché de Kara, situé à environ 420 km au nord de Lomé et le principal bâtiment du marché d’Adawlato, le plus grand marché de la capitale, avaient été ravagés par des incendies.