Afrique-Engrais : davantage de coordination et plus de coopération !
"Les engrais devraient circuler régulièrement dans les ports ouest-africains, du Nigéria jusqu’au Sénégal… Maroc. Il faut donc que tous les pays de la sous-région puissent y accéder, sans difficultés", a déclaré à Nzaranews l’un des experts ayant pris part, du 30 au 31 mai 2023, à la table ronde des chefs d'État et ministres sur les engrais et de la santé des Sols en Afrique de l’Ouest et au Sahel.
Cette réunion de haut niveau organisée conjointement par le gouvernement togolais, la Banque mondiale, et la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), sous le thème « Cultiver l’avenir en nourrissant les sols » a ressorti des résultats qui suscitent espoir, dans la mesure où elle a abouti à des engagements fermes des dirigeants des pays concernés, en faveur des réformes et d'une accélération des investissements pour rendre les engrais plus accessibles et plus abordables.
À Lomé, une feuille de route sur la santé des sols a été approuvée par les délégations pays. Et, dans cette logique, le président du Togo, Faure Gnassingbé a dit que "face à ce besoin de trouver un juste équilibre, la planification et l'implication de l'État s'imposent. La réglementation doit compenser les différences des marchés et les subventions doivent limiter les risques liés à l’accès aux intrants, pour que l’utilisation des engrais puisse répondre à l’urgence d’une intensification de la production alimentaire. C’est pourquoi je suis favorable à une planification régionale. Comme l'illustre la feuille de route présentée ce jour, notre vision doit être sous- régionale avant tout".
Présent à la session plénière de la table ronde, le président du Niger, Mohamed Bazoum, président en exercice de la conférence des chefs d’État de l’Union économique et monétaire ouest-africain (UEMOA), a également apporté son "soutien total" à la déclaration de Lomé sur les engrais et la santé des sols en Afrique de l’Ouest et au Sahel, qui engage les États de la région et leurs partenaires à agir avec célérité dans le secteur des engrais pour rendre la productivité plus durable et résiliente.
"Les assises de Lomé vont grandement contribuer aux travaux du prochain sommet de l’Union africaine qui sera consacré au même sujet", a souligné de son côté le président de la Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la conférence des chefs d’État de la CEDEAO.
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La Banque mondiale s'est engagée à accroitre son soutien financier et technique aux pays de la CEDEAO et du Sahel pour une agriculture résiliente porteuse de développement durable et créatrice d’emplois. "Nous travaillons avec les institutions africaines pour promouvoir la santé des sols et lutter contre l’insécurité alimentaire" a déclaré Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre.
La Banque mondiale a annoncé 1,5 milliard de dollars supplémentaires dans le secteur de l’agriculture d'ici 2024, passant de 4 milliards déjà engagés et en cours de mise en œuvre, à 5,5 milliards de dollars.
La table ronde de Lomé préludait au sommet de l’Union africaine sur les engrais et la santé des sols, prévu du 23 au 30 juin 2023, à Dakar (Sénégal).
L’Afrique traverse la pire crise alimentaire, avec plus de 41 millions d’âmes en situation d’insécurité alimentaire aigue, pendant la saison de soudure de l’année en cours.