Togo : des femmes entrepreneures outillées sur des plateformes numériques pour de meilleures prestations
Le Togo à l’instar d’autres pays de la planète, a célébré, le 08 mars 2024, la Journée internationale des femmes, également appelée Journée internationale des droits des femmes par l'ONU Femmes. Le thème de cette année, à savoir « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme », met en lumière l'importance de l'égalité des genres, de l'autonomisation des femmes et des filles, et de leur droit à une vie plus saine. L’occasion pour le projet « Promotion de l’emploi pour les femmes et les groupes vulnérables au Togo (ProEmploi+) » de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) et ses partenaires d’organiser, du 04 au 07 mars 2024, des ateliers de renforcement des capacités numériques et entrepreneuriales, à l’intention de 600 femmes entrepreneures du pays. L’objectif étant de réduire la fracture numérique entre les hommes et les femmes.
Pendant une semaine, ces femmes entrepreneures relevant des villes des cinq régions du Togo (Dapaong, Kara, Sokodé, Atakpamé, Kpalimé et Lomé), ont appris à utiliser le matériel informatique et suivi des cours en ligne pour mieux gérer les sites de vente en ligne. Des activités destinées à les renforcer en compétences numériques, les autonomiser sur le plan économique et favoriser leur participation à la société, en exploitant le potentiel de l'entrepreneuriat féminin. Une journée portes-ouvertes a marqué, le 08 mars 2024, la fin des formations en masse, coïncidant ainsi avec la Journée internationale des droits des femmes, consacrée par les Nations unies pour honorer les femmes et les filles du monde entier.
Les femmes entrepreneures membres de diverses associations locales (groupes d’épargne, l’Université de Kara, chambre de métiers, Fédération des personnes handicapées, réseau des femmes entrepreneures (Awep-Togo), ont effectué des exercices d’apprentissage sur l’utilisation des réseaux pour pouvoir se valoriser, vendre leurs produits en ligne et gérer désormais leurs propres affaires numériquement. Elles ont donc eu l’opportunité de se familiariser avec des plateformes, telles que le FoDA digitalisé, la gestion d’entreprise, la gestion financière et le marketing digital en ligne qui offrent des cours en ligne sur l’entrepreneuriat et la gestion des entreprises. Les entrepreneures ont été initiées à l’utilisation du téléphone portable pour optimiser la gestion de leurs affaires et fidéliser leur clientèle.
De plus, les femmes ont été sensibilisées sur les risques d’escroquerie dans certains contextes ainsi qu’aux moyens de dénoncer les violences et les discriminations dont elles sont victimes.
À en croire Essodena AWADI, un des encadreurs de la formation, "au regard de l’implication des femmes au cours de la formation, on est rassuré qu’elles ont compris les modules et peuvent renforcer leurs capacités entrepreneuriales".
Les femmes comptent faire bouger les lignes
Pour Koboyo TCHALLA membre de l’Association des personnes handicapées visuelles, "cette formation a été une opportunité de savoir davantage sur les plateformes numériques. Avec ces plateformes, on peut gérer les affaires, même en exerçant son métier ; il est vrai que les artisans que j’encadre sont des non-voyants, mais avec l’inclusion des audios, cela leur permettra d’accéder aux plateformes pour apprendre aussi ; j’irai partager ce que j’ai appris avec les autres. Cette formation m’a aussi permis de découvrir FoDA".
"Nous avons eu à parler de FoDA qui est un logiciel qui nous apprend tout dans nos domaines respectifs", affirme Bouaby Cool KAMPATIBE, promotrice d’une agence de voyage, tout en exprimant sa gratitude à la GIZ et aux formateurs. "Cette plateforme d’apprentissage numérique permet de savoir concrètement le rôle de l’entrepreneur", souligne-t-elle, convaincue qu’elle sera "expérimentée par chaque femme dans son entreprise, à la maison ou un peu partout".
Afi Mawunyon ZOZO, entrepreneure en traitement de produits carnés locaux, remercie la GIZ pour "les opportunités offertes aux femmes d’approfondir leurs connaissances à travers leurs téléphones-portables, les ordinateurs et les plateformes numériques pour promouvoir leurs produits. Nous sommes prêtes à former plusieurs personnes à travers le site accessible à tout le monde et nous former, nous-mêmes pour développer la société, parce que l’entrepreneuriat des femmes a de l’avenir".
Selon Mazamesso BALE-TCHALIM, entrepreneure, "la possibilité pour les femmes de manier l’ordinateur, permet de faire des recherches". Elle exhorte ses consœurs à "revisiter régulièrement les enseignements reçus pour mieux maitriser les plateformes".
La facilitatrice FoDA du Réseau des facilitateurs en développement d’affaires, Abibata AKPO, note que "les femmes entrepreneures ont été très motivées et grandement réceptives et déterminées à utiliser les réseaux pour pouvoir valoriser leurs produits". Elle invite chaque femme à "utiliser régulièrement" la plateforme Atingibox.home pour mettre leurs produits en ligne et à suivre des cours sur l’entrepreneuriat en ligne.
L’apothéose à Atakpamé-Agbonou
Une journée portes-ouvertes a marqué, le 08 mars 2024, la fin des ateliers organisés par la GIZ à travers son Programme Promotion de l’emploi pour les femmes et les groupes vulnérables (ProEmploi+) au Togo, en collaboration avec ses partenaires des chambres de métier, l’Université de Kara, la Fédération togolaise des associations des personnes handicapées, l’association African women entrepreneurship program (Awep-Togo) et le Réseau des facilitateurs ReFa-FoDA à Atakpamé-Agbonou, commune 1 de la préfecture de l’Ogou. Des causeries éducatives, des partages d’expériences et des témoignages ont meublé la journée où il a été question de rappeler aux entrepreneures d’associations féminines qu’elles doivent se réajuster et s’engager profondément dans leurs activités pour accélérer le rythme relativement au progrès des femmes.
Une séquence sur les violences faites aux femmes et aux filles sur le numérique a été projetée de même que celle portant sur le signalement et les lignes vertes pour la dénonciation. En plus des outils numériques, les femmes ont été sensibilisées sur les mesures prises par le gouvernement togolais à travers la loi sur la cybersécurité et la diffusion des lignes vertes de signalement. Cette loi qui régit le cadre de la cybersécurité, vise également à assurer une protection pénale du système de valeurs de la société de l'information au Togo.
La présidente du Réseau des facilitateurs FoDa (ReFa-FoDA), Ami Sika ADDABLAH, s’est félicitée de la formation simultanée sur les outils numériques administrée aux femmes entrepreneures. "C’est une étape importante dans l’autonomisation des femmes entrepreneures, en leur fournissant les outils et les connaissances nécessaires pour réussir dans un environnement commercial de plus en plus numérique".