COP28 : un fonds pour les pays vulnérables largement insuffisant !

La conférence sur les changements climatiques s’est ouverte ce 30 novembre 2023 à Dubaï, sur une avancée majeure. Les participants des 200 pays présents dans la capitale émiratie, ont décidé de la création d’un fonds, destiné à financer les pertes et les dommages climatiques dans les pays vulnérables, a appris Nzaranews. Un accord présenté comme "historique". Mais il reste à savoir quelle somme les pays développés sont prêts à verser.

Decembre 1, 2023 - 07:47
Decembre 1, 2023 - 07:46
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COP28 : un fonds pour les pays vulnérables largement insuffisant !
Vue partielle des participants à la COP28

Ce sont les pays les plus riches, surtout ceux qui sont les plus responsales des émissions de gaz à effet de serre qui abonderont le fonds « pertes et dommages » pour les pays les plus vulnérables. Selon des informations recueillies auprès d’ONG par Nzaranews, quelques promesses se sont signalées : 225 millions d’euros par l’Union européenne, 17 millions et demi de dollars par les États-Unis. Des sommes qui serviront aussi aux états à faire face aux graves conséquences des catastrophes naturelles.    

Selon des spécialistes, il y a des "zones d’ombre" par rapport à l’accord qui représente un long compromis entre pays développés et pays en développement. Dans la mesure où les contributions ne seront que "volontaires", et les sommes sont "insuffisantes", disent-ils, estimant que "c’est un accord qui est encore en deçà des attentes", car les pays en développement demandaient notamment de reconnaitre beaucoup plus fortement le principe de responsabilité des pays développés dans la crise climatique. Ce qui leur aurait permis d’exiger des financements beaucoup plus prévisibles et beaucoup plus importants.  

Les "éternelles" préoccupations des pays vulnérables

Les pays en développement ont besoin urgemment d’argent pour protéger, conserver et restaurer la biodiversité, en particulier les sols, les forêts, les écosystèmes agricoles, les étendues d’eau douce et les océans. Ils doivent donc faire face aux crises et impacts inévitables du changement climatique, notamment les pertes physiques comme la destruction d’infrastructures, des champs agricoles, de maisons, de routes, etc.

Le Togo est également frappé de plein fouet par le réchauffement climatique. De 2018 à 2020, le nombre de personnes affectées est passé de 2875 à plus de 45.000, sans oublier des pertes de superficies cultivables et de la production, selon l’agence nationale de la protection civile (ANPC).

Les pays les moins développés ont perdu 8,3% de leur Produit intérieur brut (PIB) en 2022, à cause des catastrophes liés aux changements climatiques.   

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a annoncé à l’ouverture de la COP28 que 2023 devrait être l’année "la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Les gaz à effet de serre sont à un niveau record, et les énergies fossiles en sont responsables à 70%", précise l’organisation.

Cette question sera au cœur des discussions entre les experts climatiques qui devront fournir un signal politique important pour orienter les politiques et les actions climatiques, afin de limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 °C.

Jacques Sourou DOUTI Journaliste, Consultant en communication pour le développement | Directeur de publication de Nzaranews