Climat-Monde : vers un nouveau pacte financier ?
Dans les pays d’Afrique en général, en Chine, en Amérique du Nord, en Europe, des températures records sévissent en ce mois de juin 2023. L’on assiste à des épisodes de sécheresse intense, parfois accompagnés d’incendies et de graves inondations, avec à chaque fois des conséquences économiques, notamment pour les agriculteurs et un exode de la population.
Il y a urgence, dit le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, "les politiques actuelles conduisent le monde vers un réchauffement de +2,8°C d'ici la fin du siècle". Il a dénoncé une réponse collective du monde "pitoyable" face à la perspective annoncée d'une "catastrophe" climatique. Le patron de l’organisation des Nations unies s'en prend notamment une nouvelle fois aux énergies fossiles "incompatibles" avec la survie de l'humanité.
"Nous nous précipitons vers la catastrophe, les yeux grands ouverts, avec bien trop de gens prêts à tout miser sur des vœux pieux, des technologies qui n'ont pas fait leur preuve ou des solutions miracles", a alerté Antonio Guterres lors d'une conférence de presse.
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"Les pays sont loin de tenir leurs promesses et leurs engagements climatiques. Je vois un manque d'ambition. Un manque de confiance. Un manque de soutien. Un manque de coopération. Et une foison de problèmes de clarté et de crédibilité", a martelé le secrétaire général de l’Onu, qui organisera le 20 septembre 2023, un sommet sur l'action climatique à New York.
Un sommet pour un « nouveau pacte financier »
En attendant cette réunion des dirigeants au siège des Nations unies, il faut trouver des solutions pour empêcher de futures catastrophes dans les pays les plus vulnérables et rechercher les moyens de compenser financièrement les dégâts du changement climatique.
À cet effet, un sommet à l’importance cruciale se tiendra dans les prochains jours à Paris, plus précisément, les 22 et 23 juin 2023. Il est initié par l’Inde, la France, et de la Barbade, île des Caraïbes. De nombreux chefs d’État et dirigeants politiques, les représentants de la finance internationale, des investisseurs et des représentants de la société civile, sont attendus dans la capitale française, jeudi et vendredi prochains.
L’appel à la solidarité des pays du Nord vers ceux du Sud, la recherche d’un nouveau pacte financier mondial, la recherche de nouvelles solutions pour financer la transformation climatique sont au tableau de la réunion. Les enjeux sont donc majeurs à ce sommet pour un « nouveau pacte financier mondial », les participants devant esquisser de nouvelles solutions et de nouveaux instruments pour engranger des ressources financières dans le contexte de crise et de dette des États.
"Accélérer la cadence"
Les industries du secteur des énergies fossiles, charbon, pétrole et gaz, sont des cibles privilégiées du secrétaire général de l’ONU. "Il est temps de se réveiller et d'accélérer la cadence", a plaidé Antonio Guterres, estimant toujours que respecter l'objectif idéal de l'accord de limiter le réchauffement à +1,5°C est "encore possible".
Les sécheresses sont parmi les plus grandes menaces pour le développement durable, en particulier dans les pays en développement, mais aussi de plus en plus dans les pays développés. En fait, les prévisions estiment que d'ici 2050, les sécheresses pourraient toucher plus des trois quarts de la population mondiale.