Togo-Coton : il n’est pas encore tard pour réussir

Les acteurs de la production cotonnière de toutes les régions du pays se sont retrouvés les 19 et 20 mai 2022 à Kara pour une concertation sur l’amélioration des performances de la filière. Il ressort que pour la nouvelle campagne 2022-2023, la Nouvelle société cotonnière (NSCT) doit réviser profondément les divers aspects de la production nationale. Tant les résultats de la campagne précédente n’ont pas comblé les attentes. Il faut donc repartir sur de nouvelles bases.

Mai 23, 2022 - 08:22
Mai 23, 2022 - 09:20
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Togo-Coton : il n’est pas encore tard pour réussir
Le coton et ses dérivés (copyright au propriétaire)

Co-organisée par la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) et le Conseil d’Administration de la Fédération Nationale des Groupements des Producteurs de Coton (FNGPC COOP/CA), la réunion de Kara a fait le bilan de la saison cotonnière 2021-2022, avant de se consacrer aux préparatifs du lancement de la nouvelle campagne, 2022/2023. « Pour le réveil de la filière coton du Togo » était le thème choisi pour cette rencontre qui aura permis des échanges approfondis sur les résultats obtenus de la campagne de production et d’égrenage de la saison passée, et d’envisager les dispositions à mettre en place pour améliorer les performances de la filière durant la nouvelle campagne qui démarre prochainement. Il était également question de partager le plan d’action et le chronogramme adoptés par la NSCT et la FNGPC pour la campagne 2022/2023.

Résultats assez mitigés des deux dernières campagnes

La NSCT, sous la direction du Groupe singapourien "Olam International" depuis juin 2020, a du plomb dans l’aile. La campagne 2020/2021 a enregistré 67.185 tonnes de coton graine pour une emblavure de 100.050 ha, avec un rendement de 672 kg/ha, tandis que celle 2021/2022 s’est achevée avec une production d’environ 52.000 tonnes de coton graine sur une superficie de 68.708 ha. Le nouvel actionnaire majoritaire de la NSCT espérait pourtant une production minimale de 134.000 tonnes de coton-graine, sur les 193.000 hectares minimum à emblaver sur toute l’étendue du territoire national. Et malgré les efforts, l’objectif fixé est loin d’être atteint.

"Olam International" s’était engagé à produire 225 000 tonnes de coton graine pour un rendement de 1100 kg/hectare, à l’horizon 2025, procédant à d’importants investissements humains, matériels et technologiques, pour améliorer et augmenter le rendement. 

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Relever les défis qui s’imposent

La contre-performance de la saison 2021-2022, est due à un prix d’achat du coton-graine peu motivateur, soit 225 FCFA/kg à la campagne 2020-2021 contre 265 FCFA/kg à campagne 2019-2020. Selon des responsables de la Fédération Nationale des Groupements des Producteurs de Coton, cela s’explique entre autres, par l’émergence de certaines cultures (allusion au soja) dont la main d’œuvre est peu coûteuse, et qui ont un prix attractif. « C’est la petitesse de la production du coton de la dernière campagne, et le prix non attrayant du kilogramme qui a engendré la démotivation des membres de la fédération », soulignent-ils.

Il y a également eu une baisse de 32% de l’effectif des producteurs (111.453 à 69.255) traduisant une démotivation des membres pour la production du coton.

A cela s’ajoutent les aléas climatiques et les pesanteurs liées à l’environnement créés par le Covid-19.

Des mesures incitatives pour stimuler les performances

En vue d’encourager un meilleur rendement, le prix d’achat du coton-graine a été révisé à la hausse, permettant, entre autres aux cotonculteurs de vivre de leur travail. Pour la campagne agricole 2022-2023, le prix initial d'achat du coton graine aux producteurs est fixé à 300 F CFA le kilogramme de coton graine de 1er choix, et à 280 F CFA le kilogramme de coton graine de 2e choix. Ce qui marquait respectivement une hausse de 13% et 24%, par rapport à la campagne précédente (soit, 35 FCFA et 55 FCFA de plus que 265 FCFA le kg et 225 FCFA le Kg).

Le président de la FNGPC, Kouroufèï Koussouwè a rappelé que l’objectif de sa fédération est de produire 225.000 tonnes de coton graine pour un rendement de 1.100kg/ha à l’horizon 2025. Il promet « un accompagnement rapproché, un appui au niveau des zones d’aménagement planifiées ‘ZAP), zones d’aménagement pour la productivité, et la mécanisation de la culture… ».

Le directeur général de la NSCT, Martin Drevon précise de son côté que « le réveil de la filière coton au Togo va s’orienter sur la mise à disposition des cotonculteurs de meilleures semences bien plus performantes et plus adaptées, pour augmenter les rendements ».

Déjà première culture de rente nationale, le coton est également le premier secteur pourvoyeur d’emplois en milieu rural au Togo, révèle un rapport sur la filière. Il représente et génère plus de 40 % des emplois, et fait vivre environ 50 % de la population togolaise. La filière représente également 45 % des recettes fiscales du pays.

Le groupe singapourien Olam, nouvel actionnaire majoritaire (51%) de la NSCT depuis juin 2020 ambitionne de développer la marque "Coton made in Togo" qui passera par la modernisation de l’outil industriel, la production puis la transformation dans l’optique de bénéficier d’un différentiel de prix/qualité. 

Le directeur général de la NSCT, Martin Drevon précise de son côté que « le réveil de la filière coton au Togo va s’orienter sur la mise à disposition des cotonculteurs de meilleures semences bien plus performantes et plus adaptées, pour augmenter les rendements ».

Déjà première culture de rente nationale, le coton est également le premier secteur pourvoyeur d’emplois en milieu rural au Togo, révèle un rapport sur la filière. Il représente et génère plus de 40 % des emplois, et fait vivre environ 50 % de la population togolaise. La filière représente également 45 % des recettes fiscales du pays.

Le groupe singapourien Olam, nouvel actionnaire majoritaire (51%) de la NSCT depuis juin 2020 ambitionne de développer la marque "Coton made in Togo" qui passera par la modernisation de l’outil industriel, la production puis la transformation dans l’optique de bénéficier d’un différentiel de prix/qualité.

Jacques Sourou DOUTI Journaliste, Consultant en communication pour le développement | Directeur de publication de Nzaranews