La COP15 va restaurer un milliard d'hectares de terres dégradées d'ici 2030

La COP15 s'est achevée le 20 mai 2022 à Abidjan (Côte d’ivoire) avec un certain nombre d’ambitions visant la restauration des terres dégradées et le droit foncier. Les discussions et négociations ont duré deux semaines à l’issue desquelles les pays et les institutions parties ont fait la promesse de restaurer un milliard d'hectares de terres dégradées d'ici à 2030.

Mai 23, 2022 - 09:18
Mai 23, 2022 - 09:18
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La COP15 va restaurer un milliard d'hectares de terres dégradées d'ici 2030
désertification

À Abidjan, la convention sur la désertification a décidé d’affronter, dans le cadre d’une nouvelle stratégie, les risques croissants de catastrophes telles que la sécheresse, les tempêtes de sable et de poussière. La COP15 s'engage aussi à renforcer la résilience face à la sécheresse en identifiant l'expansion des zones arides et à s'attaquer aux migrations forcées et aux déplacements provoqués par la désertification et la dégradation des terres.

Ces engagements font partie d'une série de décisions prises après onze jours de travaux, ayant rassemblé quelque 7 000 participants.

Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), a souligné l'importance de la restauration des terres dégradées dans la lutte contre le dérèglement climatique. "Si on restaure les terres, on réduit les émissions (de CO2) et on les ramène dans le sol", a-t-il dit lors de la conférence de presse de clôture.

Le secrétaire exécutif de la CNULCD n’a cependant pas caché quelques regrets. « Il y a un milliard de terres à rénover à travers le monde. Ceci constitue un engagement relativement important. S’il y a un point que j’aurais bien voulu voir avec beaucoup plus de proéminence, c’est la participation du secteur privé. Les terres sont gérées par le secteur privé, essentiellement dans le domaine de l’agriculture, et là, j’aimerai bien, peut-être dans le futur, beaucoup plus d’engagement », a-t-il dit.

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Le bilan est mitigé aussi pour la société civile. Manon Albagnac de l’ONG Cari retient des promesses d’efforts sur l’accès au foncier pour les populations, mais pas de grande avancée, selon elle. « Il y a des engagements aujourd’hui, en termes d’hectares à restaurer, mais est-ce qu’on va faire vraiment le suivi de ces hectares ? Sur la sécheresse, on aurait pu espérer un engagement un petit plus à la hauteur des enjeux », estime-t-elle.

Parmi les décisions arrêtées, les délégués ont annoncé vouloir restaurer un milliard d'hectares de terres dégradées d'ici à 2030, ou encore promouvoir des emplois décents basés sur la terre pour les jeunes, et renforcer la participation des jeunes au processus de la convention.

Deux déclarations politiques ont été émises, à savoir l'Appel d'Abidjan, lancé par les chefs d'Etat et de gouvernement qui ont participé au sommet le 9 mai, et la déclaration d'Abidjan sur l'égalité des sexes pour une restauration réussie des terres, issue du caucus sur le genre.

196 pays étaient réunis pour tenter de s’accorder sur des objectifs communs concernant la désertification.

Les délibérations qui ont eu lieu à Abidjan feront l'objet d'un suivi lors de la prochaine grande réunion des Nations unies sur le climat, qui se tiendra en Égypte plus tard dans l'année, selon des sources proches de la Convention d’Abidjan. D’autres sources annoncent la COP16 en Arabie Saoudite en 2024.

Jacques Sourou DOUTI Journaliste, Consultant en communication pour le développement | Directeur de publication de Nzaranews