COP28 : d’âpres discussions en perspective sur le sort à réserver aux énergies fossiles
Débutés le 30 novembre 2023 à Dubaï, aux Émirats arabes unis, les travaux de la 28ème conférence des parties sur le climat de l’Onu reprennent ce 08 décembre 2023, après une première semaine d’âpres négociations, marqués par de nombreux accords. À l’issue d’une journée de repos, plus de 140 dirigeants internationaux vont poursuivre les débats sur le sort à réserver aux énergies fossiles qui s’annoncent très difficiles.
Prévue pour prendre fin officiellement le 12 décembre 2023, la COP28 avait démarré sur les chapeaux de roue avec d’emblée cet accord sur le financement des « pertes et dommages » subis par les pays du Sud. Si ce sujet "historique" a été mis sur la table le premier jour pour avoir une avancée dans les discussions et perçue comme une victoire en demi-teinte en Afrique, il est remarquable que ce fonds reste très loin des besoins des pays pauvres. Cependant, le vrai enjeu des négociations est la sortie juste et équitable des fossiles. Y aura-t-il des compromis justes sur cette question des énergies fossiles (le charbon le pétrole et le gaz) ?
Les Organisations non gouvernementales (Ong) demandent qu’il y ait une sortie juste et équitable des fossiles. Selon Anne Brengot, coordinatrice des programmes pour l’Ong « Réseau, action, climat », "il est clair que les pays les plus impactés par le changement climatique et qui ne sont pas du tout en lien avec les causes de ce changement ne se laisseront pas faire aux côtés des forces très puissantes qui s’opposent à cette sortie (juste et équitable des fossiles) et qui essayeront de détourner un possible texte sur la réduction des énergies fossiles qu’on ne peut pas compenser".
Parvenir à limiter le réchauffement à 1,5°C
L'avenir des énergies fossiles sera au cœur des dures discussions pendant cette deuxième mi-temps de la COP28 à Dubaï, l'objectif étant de limiter le réchauffement par rapport à l'ère préindustrielle à moins de 2°C et de préférence à 1,5°C, conformément aux objectifs de l'accord de Paris. La plupart des plus grands producteurs mondiaux se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d'ici le milieu du siècle. Mais le rapport annuel sur l'écart de production du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) montre clairement que les projets de production des 20 principaux pays producteurs - dont les Etats-Unis, la Chine, la Russie, l'Australie et les Émirats arabes unis, hôtes de la COP28 - vont dans le sens opposé. Alors que Inger Andersen, directrice exécutive du Pnue, recommande qu’à partir de la COP28, "les nations doivent s'unir pour (parvenir à) une élimination progressive, gérée et équitable, du charbon, du pétrole et du gaz, afin d’atténuer les turbulences à venir et d'en faire bénéficier chaque habitant de la planète".
La combustion des énergies fossiles est la principale source d'émissions des gaz à effet de serre, responsables du changement climatique.
Honorer les engagements !
Il reste encore quelques jours pour que les participants à la COP28 trouvent des compromis sincères sur la faisabilité des sujets, notamment la transition énergétique (avec l’élimination progressive des combustibles fossiles), des objectifs mondiaux pour l’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique, les nouveaux mécanismes internationaux de financement des pertes et préjudices liés à la crise climatique, etc… Si nombre d’annonces ont été faites et dont la principale concerne le fonds de compensation des pertes et des dommages qu’on attendait depuis des décennies, il faut craindre cependant les discours creux, lorsqu’on sait que les promesses ne sont pas contraignantes.
Pour le chef de l'ONU, Antonio Guterres, "il faut absolument mettre fin à l'industrie des énergies fossiles et investir dans le renouvelable".
