Togo: un séminaire international sur les semences à Dapaong

Un atelier sous régional sur «les semences locales promues: enjeux et approches» s’est déroulé du 7 au 11 octobre 2019 à Dapaong, à l’intention des participants venus du Niger, Mali, Burkina Faso, du Bénin, de l’Allemagne et du Togo. La rencontre de cinq jours a été organisée par Inades-Formation Togo en collaboration avec MISEREOR, une organisation allemande mettant les acteurs locaux au centre du développement local pour lutter contre la faim et la maladie. Elle a permis de réfléchir sur le cadre juridique en Afrique de l’Ouest, des différentes approches et initiatives liées aux semences promues et le positionnement des approches dans une vision globale.
La finalité de ces assises est de pouvoir faire face aux enjeux liés à la sécurité et la souveraineté semencières; à la compétitivité des filières agricoles; à la conservation de la biodiversité et à l’accès des producteurs à tout moment à des semences de qualité et adaptées. Les participants ont eu pour mission de faire des analyses pour mieux comprendre les enjeux de la question des semences locales dans un contexte socioéconomique et politico-institutionnel évolutif et de faire connaître les initiatives, approches et expériences pratiques liées à la question. Il a été question pour eux de plancher sur les éléments stratégiques et opérationnels des systèmes de production agricoles avec les semences de qualité et adaptées aux évolutions des contextes afin d’assurer la survie des sociétés.

Les travaux ont porté sur des thématiques telles que les conditions cadre et enjeux liées aux semences; les semences utilisées dans nos pays et les états des lieux; les systèmes semenciers qui servent l’intérêt des paysans /paysannes et les approches selon leur logique de développement sous-jacent. Les aspects liés à la conservation de l’agro biodiversité dans chaque pays ainsi que le rôle des paysans/paysannes dans la recherche des semences propices seront aussi abordés.
A l'ouverture des travaux, le directeur exécutif de l’Inades-Formation Togo, Sena Kwaku Adressou a relevé que l’insécurité semencière est très habituelle pour les paysans à chaque fois que le système semencier dont ils dépendent connaît des défaillances notamment la sécheresse, les attaques d’insectes et des problèmes dans les réseaux et mécanismes d’échange et de distribution des semences qui subissent la hausse de prix.

Le préfet de Tône, Tchimbiandja Yendoukoa Douti a quant à lui indiqué que les résultats des travaux de cet atelier contribueront à amener les producteurs à vivre de leurs activités agricoles et avoir à leur disposition des semences adaptées. Il a émis le souhait que chaque pays participant mène des réflexions pour se spécialiser dans la production d’une semence pour garantir sa disponibilité à tous.

Dr Sabine Dorlöchter Sulser, chargé du développement rural à MISEREOR a indiqué que 80% des semences cultivées par des agriculteurs africains sont des variétés de semences paysannes, sélectionnées selon leurs propres critères. Elle a précisé que «Leurs raisonnements sur ce qu’ils cherchent à renforcer comme qualité dans leurs semences se distinguent largement de l’accent mis par la recherche pour un rendement minimum obtenu sous des conditions des saisons non-favorables et des critères des femmes concernant les caractéristiques recherchées pour les diverses transformations et la question du goût». La cérémonie d’ouverture a pris fin avec la visite des stands expositions des semences par tous les pays participants.