Un procédé scientifique pour valoriser les déchets d’ananas

Mars 31, 2021 - 16:30
Octobre 21, 2021 - 15:44
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Un procédé scientifique pour valoriser les déchets d’ananas
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Une étude conduite par des chercheurs américains a abouti à des résultats concluants permettant de transformer les fibres des feuilles d'ananas extraites des déchets agricoles en un aérogel très poreux destiné à des applications techniques de grande valeur afin d'accroître l'incitation financière à la réutilisation des déchets agricoles.

La récolte de l'ananas, fruit tropical largement cultivé de par le monde, laisse derrière elle des tonnes de résidus agricoles qui sont généralement brûlés ou laissés dans la nature où ils pourrissent, créant des gaz à effet de serre indésirables et d'autres polluants. Selon Duong Hai Minh, Professeur au département de génie mécanique de l'université nationale de Singapour (NUS), plus de 27 millions de tonnes d'ananas sont produites chaque année dans le monde. Ce qui génère environ 76,4 millions de tonnes de déchets de feuilles d'ananas.

Même si les fibres des feuilles d'ananas présentent d'excellentes propriétés, plusieurs efforts visant à réutiliser les déchets de feuilles d'ananas manquent encore de visibilité, la plupart des agriculteurs continuant à mettre les déchets en décharge ou à les brûler en plein champ.

Dans le processus, les fibres d'ananas sont extraites des feuilles à l'aide d'une machine de décortication, puis mélangées avec de l'alcool polyvinylique réticulant (PVA) et durcies à 80° pour favoriser la réticulation entre les fibres et le PVA. En moyenne, il faut 10 à 12 heures pour produire des aérogels à partir des matières premières, ce qui est beaucoup plus rapide que pour des procédés comparables.

Les aérogels commerciaux, utilisés principalement pour l'isolation thermique et acoustique, sont coûteux et le processus de fabrication implique généralement la libération du carbone à des niveaux toxiques, explique Duong Hai Minh. Son procédé utilise des fibres de feuilles d'ananas pour créer des aérogels ultralégers et biodégradables. Ils sont efficaces comme absorbants d'huile et pour l'isolation thermique et phonique.

L'équipe de recherche travaille avec des partenaires pour piloter la production à grande échelle de ces éco-aérogels pour des applications de grande valeur telles que la conservation des aliments, l'isolation thermique, la réduction du bruit, le nettoyage des déversements d'hydrocarbures et des masques réutilisables pour filtrer les gaz toxiques, les particules de poussière et les bactéries.

Source : sciencedirect.com