Un arbre qui nourrit son homme

En dix ans, la Côte d’Ivoire est passée de 170 000 à un million de tonnes de caoutchouc par an.  Ce chiffre le hisse au quatrième rang mondial et au premier rang africain en production de caoutchouc.

            Au Togo, on ne décèle pas un véritable engouement chez les producteurs forestiers malgré les innombrables atouts que présente la culture de cette variété ligneuse. De même, la conférence nationale à l’intéressement de la culture de l’hévéa au Togo organisée par le Centre de Création de Plantation d’Hévéa à Lomé n’a pas abouti, deux ans après, aux résultats escomptés.

Et pourtant, si la culture de l’hévéa a suscité un tel enthousiasme en Côte d’Ivoire malgré le désengagement de l’Etat de cette filière, c’est grâce à la hausse subite des revenus des premiers adoptants de l’hévéaculture qui a généré un effet d’imitation, renforcé par la conjonction du cycle de l’hévéa et les cycles du prix du caoutchouc sur le marché.

Au-delà du fait de contribuer à la réduction durable de la vulnérabilité des populations rurales et à l’amélioration de leurs conditions de vie grâce aux revenus réguliers qu’elle procure, l'hévéaculture a une réelle répercussion sur le développement rural et national puisqu’elle concourt à l’accroissement des recettes d’exportation du pays. Un atout d’ordre écologique est la capacité de séquestration de carbone des plantations et la réduction des émissions liées à la production de caoutchouc synthétique.

La culture de l’hévéa est donc une opportunité d’affaires que doivent saisir les producteurs agroforestiers togolais dans leur lutte contre les effets du réchauffement climatique.