Togo: une mini-forêt dans la Savane

Monsieur Nandja est le propriétaire de deux (2) vergers dans le village de Doré (préfecture de Tandjoaré, 3Km à l’Ouest de Nano).

Juin 3, 2020 - 09:26
Novembre 19, 2021 - 08:47
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Togo: une mini-forêt dans la Savane
Nzara-Togo-Une mini-forêt dans la Savane-2

Monsieur Nandja est le propriétaire de deux (2) vergers dans le village de Doré (préfecture de Tandjoaré, 3Km à l’Ouest de Nano). En effet, il a reçu cet intérêt pour les arbres de son père qui, de retour dans son village, après avoir vécu au Ghana où les arbres étaient valorisés, a mis en place un verger mixte d’anacardiers et des manguiers sur 10 hectares. Le fils a également séjourné au Ghana et il a connu de nombreuses entreprises de fabrication de jus de fruit à base de fruits locaux, les propriétaires de vergers en tirent donc un énorme bénéfice.

Les arbres constituent une immense richesse ; en dehors des fruits qu’ils procurent, les feuilles tombées sur le sol se décomposent pour donner un engrais naturel, les branches mortes sont coupées et servent pour le bois de chauffe. Les arbres attirent la pluie et purifient l’air. Outre le verger que lui a laissé son père, Monsieur Nandja a installé son propre verger constitué uniquement d’anacardiers sur 2 hectares.

Les seules terres dont il dispose sont celles portant les vergers, donc il ne pratique pas l’agriculture. Pour vivre, il fait les pépinières de manguiers, d’anacardiers, de neems, à l’ombre des grands arbres et pratique l’élevage de volailles (poules, pintades, canards), de petits ruminants et de bœufs. Ces animaux sont élevés à l’air libre dans le verger mais il existe des abris dans lesquels ils sont enfermés la nuit, afin d’éviter les vols. En dehors de la vente des produits d’élevage et des jeunes plants, celle des fruits des vergers constitue également une source de revenus pour son ménage.

Cependant, il est toujours en conflit avec les autres habitants du village qui laissent leurs animaux divaguer jusque dans son verger et détruire les pépinières voire manger les feuilles des arbres. Il s’est plaint plusieurs fois auprès de ses voisins mais il s’en est toujours sorti avec des convocations à la gendarmerie, il a même une fois été enfermé car il a été accusé à tort d’avoir blessé un homme.

Pour éviter ces conflits réguliers et vivre tranquillement, le promoteur voudrait clôturer ses vergers et profiter agrandir son élevage d’ovins, de caprins et volailles tout en empêchant l’invasion des animaux des autres éleveurs. Ne disposant pas de moyens aussi bien matériels que financiers pour mettre en place une clôture résistante, un appui de la part de bonnes volontés serait d’une grande aide. Cette initiative devrait être soutenue dans le but d’en faire un modèle à reproduire dans le milieu voire dans d’autres communautés.

Adillah ALI Agroéconomiste, spécialisée en Management des entreprises agricoles