Togo : un trésor de la coopération Sud-sud bien gardé

La cuniculture figure parmi les élevages les plus prisés au Togo. À force de s’y mettre, l’on finit par trouver d’autres débouchés. Pourvu qu’on ose appliquer les méthodes idéales, et les bonnes pratiques qui autorisent des facilités permettant d’évoluer aisément dans les activités quotidiennes y afférentes.

Apr 28, 2022 - 13:38
Apr 28, 2022 - 13:33
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Togo : un trésor de la coopération Sud-sud bien gardé
Cuniculture

AKATI Essorokina, éleveur privé débutant à Blitta-gare (préfecture de Blitta), s’est finalement spécialisé dans la cuniculture (élevage de lapins), après la mise en œuvre par l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO-Togo) de plusieurs activités d’élevage relevant du "Projet de coopération Sud-Sud Togo-Algérie", financé par le Sultanat d’Oman. L’éleveur de lapins avoue avoir beaucoup appris des experts togolais et algériens, pendant dix-huit mois, lors d’ateliers de formation et d’encadrements.

Des expériences bien assimilées

Les experts ont développé les bonnes conduites d’élevage de lapins que AKATI Essorokina a observées et apprises pour parvenir à de bons résultats qui constituent aujourd’hui des acquis de la coopération Sud-sud qui a promu l’échange de connaissances et d’expériences en matière d’élevage entre experts des deux pays. Des solutions novatrices avaient été enseignées pour relever les défis majeurs dans la cuniculture, concernant les nouvelles méthodes de construction des enclos et l’entretien des animaux. Ce programme de coopération entre pays du Sud était surtout fondé sur les compétences, avec comme objectif spécifique de trouver la meilleure façon de valoriser l’élevage en général et celui des lapins en particulier, par la production.  

Des avantages non négligeables

« Les reproductions des espèces se suivent régulièrement », selon AKATI Essorokina qui affirme sa « volonté inébranlable » de poursuivre ses efforts, en vue de « continuer à parfaire les enseignements reçus des experts togolais et algériens depuis cinq ans. Les acquis de cet élevage ne sont pas minimes, car je peux vous affirmer que j’ai vendu des centaines de lapins aux restaurateurs, hôteliers, aux privés et à d’autres personnes qui viennent d’un peu partout. J’ai pu pendant ce temps, réhabiliter ma maison et réalisé des projets », affirme-t-il, fier de ses livraisons aux résidents de son milieu lors de diverses fêtes.  Une lapine met 31 jours pour mettre bas de 5 à 10 lapereaux

 

D’autre part, le détenteur du site de cuniculture de Blitta-gare a confié à Nzara news qu’il doit aujourd’hui sa survie au rendement de son travail quotidien qui, souligne-t-il, l’a sauvé entretemps d’une période assez difficile. « Je peux dire que si vous me voyez debout en ce moment, c’est grâce à mes économies découlant de mes activités, car elles m’ont permis de faire face aux dépenses, suite à une hospitalisation de trois mois, à cause d’une grave maladie. Mon fils a également été hospitalisé un an à peine, après moi ; puis ma femme aussi a subi deux opérations chirurgicales, et tout ça, en l’espace de trois ans », témoigne AKATI Essorokina qui convie ses confrères et les jeunes à « s’impliquer sérieusement » dans la cuniculture.  

 

L’élevage des petits ruminants s’est invité à la tâche 

Les connaissances avérées du cuniculteur l’ont amené à coupler sa principale activité avec celle des petits ruminants. AKATI Essorokina dispose désormais d’une vingtaine de têtes de moutons et de chèvres dans deux enclos distincts. Il a réussi ce second type d’élevage grâce à ses compétences et ses connaissances des techniques d'élevage, acquises à travers le Programme de coopération Sud-Sud qui lui aura permis de s’approprier le savoir-faire, à partir de ses activités initiales.  

De nos jours, l’éleveur qui ne cesse de vanter les mérites de ses efforts personnels est en pleine réussite, même si des problèmes de santé sont venus - à un moment donné - perturber ses activités. Essorokina estime qu’il a été guidé par son destin. « C’est Dieu qui m’a choisi ce métier d’éleveur de lapins ; cette activité originale m’a permis de trouver des solutions à mes énormes problèmes ».  

Le projet de coopération Sud-sud aura renforcé et valorisé ses connaissances pratiques pertinentes acquises auprès des experts qui font de lui aujourd’hui un "professionnel" en cuniculture qui accepte des stagiaires locaux et régionaux des deux sexes venus d’horizons divers, et qui s’intéressent aux activités génératrices de revenus.

Jacques Sourou DOUTI Journaliste, Consultant en communication pour le développement | Directeur de publication de Nzaranews