Togo: un élevage d'affaire dans les Savanes

Diplômé du CIDAP, il achète de jeunes taureaux âgés d’environ 2 ans qu’il entraîne aux travaux agricoles ou engraisse pendant une période variant de 4 à 6 mois avant de revendre.

Septembre 9, 2020 - 13:00
Novembre 19, 2021 - 10:24
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Togo: un élevage d'affaire dans les Savanes
Nzara-Togo: Un élevage d'affaire dans les Savanes-3

Inscrit au Centre international du développement agropastoral (CIDAP) de Baga (Niamtougou) en 2016, Bikitame Nagnane en sort diplômé d’un Certificat d’aptitude professionnelle (CAP) en Agriculture trois (3) ans plus tard.

Après sa formation, il enchaîne avec un stage d’un an et demi dans le centre pour se spécialiser en embouche bovine. De retour à Dapaong, il s’inscrit pour un renforcement de capacités de trois (3) mois dans la même spécialité au centre AREJ de Cinkansé.

Il faut souligner que depuis 2011, alors qu’il était encore élève, il accompagnait un négociant qui collectait les bœufs auprès des éleveurs du nord Togo pour les livrer à un ivoirien à la frontière sud entre le Togo et le Ghana. Après toutes ses formations et les expériences acquises, il s’est installé pour faire l’embouche bovine dans son village, Tonte, situé à une quinzaine de kilomètres à l'Ouest de Dapaong.

En effet, il achète de jeunes taureaux âgés d’environ deux (2) ans qu’il engraisse pendant une période variant de quatre (4) à six (6) mois en fonction de la saison avant de les revendre. Généralement, la plupart de ces animaux sont entraînés aux travaux agricoles lors de cette période.

Actuellement, il dispose de douze (12) têtes de taureaux utilisés pour le labour et le billonnage, ils seront conduits dans quelques jours par un bouvier pour le pâturage. Au bout de quelques mois, ces animaux seront récupérés pour la vente.

Il faut noter que les taureaux dressés pour le labour coûtent plus cher. Ceux-ci sont achetés par les agriculteurs du milieu tandis que pour l'abattage, il s'agit de commandes. Ces commandes proviennent souvent de personnes vivants dans d’autres villes ou dans les pays frontaliers. Dans le cas où l’éleveur ne dispose pas assez d’animaux pour satisfaire la commande, il en collecte chez les autres éleveurs de la région pour compléter.

Outre l’élevage, ce jeune pratique l’agriculture, il cultive majoritairement le sorgho, mais aussi le maïs, le soja, le haricot, l’arachide. La culture des légumineuses lui permet d’utiliser les résidus de récoltes pour l’alimentation de ses bœufs. Lors des récoltes, les fanes (tiges et feuilles) d’arachide et de haricot sont séchés et stockés pour nourrir les animaux pendant la saison sèche où l’herbe se fait rare (mars-avril). Les spathes (sortes de feuilles couvrant les épis) de maïs sont conservées et utilisées plus tard pour leur alimentation.

L’agriculture et l’élevage étant complémentaires, les déjections des bœufs sont utilisées pour fertiliser les champs avant la mise en place des cultures. L’homme d’affaire prévoit mettre en place un parc sur une parcelle de 0,75 ha où sera cultivé du fourrage. Pour cela il a reçu des jeunes plants d’arbres fourragers (leucena, albizia) de RAFIA dans le cadre d’un partenariat, pour la délimitation. Cependant, il ne dispose pas assez d’animaux et un financement serait opportun pour lui permettre d’en acquérir plus.

Adillah ALI Agroéconomiste, spécialisée en Management des entreprises agricoles