Togo-Tabaski 2022 : dans les coulisses des préparatifs de la fête du mouton

Des quartiers de la capitale togolaise, Lomé et sa périphérie ont changé de décor, le temps de l’événement de la fête du mouton. Des points de vente des animaux se sont installés un peu partout dans la capitale et sa périphérie, pour en faciliter l’accès aux populations. Mais les clients se font encore rares, à quelques jours de la grande fête musulmane.

Juillet 7, 2022 - 08:18
Juillet 7, 2022 - 08:18
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Togo-Tabaski 2022 : dans les coulisses des préparatifs de la fête du mouton
La fête du mouton au Togo

Quelques heures seulement nous séparent de la célébration de la Tabaski ou de l’Aïd Al Adha. Et pour une fête du sacrifice, c’en est vraiment une, étant donné les propositions relatives aux prix des moutons. La fête a vraisemblablement un goût de cherté, car éleveurs et clients sont dans une situation quelque peu compliquée. Les uns doigtent « la hausse des prix des aliments et des intrants des animaux », et les autres crient à la « baisse du pouvoir d’achat », due à la crise économique qui se généralise. Nombre de propriétaires de bétail, ne veulent pas trop compter cette année sur l’occasion que pourrait leur apporter la Tabaski.

Les prix des moutons ont augmenté !

Tout ou presque coûte plus cher ! Ce qui ne dissuade pas les fidèles d’acheter leurs moutons pour la fête. Ils font leurs choix. Ils sont au rendez-vous. « Les prix qu’on m’a proposés sont abordables ; je cherche juste ce qui est à ma portée. Il ne faut pas se compliquer la vie, l’essentiel étant pour moi de pouvoir faire le sacrifice », explique l’un de clients au marché de Gbossimé.

Pour Sadate Alassani, trésorier de l’Association des commerçants du gros bétail de la région maritime (ACOGBEMA), basée à Adéticopé, dans la banlieue Nord de Lomé, « les acheteurs viennent timidement ; on ne les voit pas trop, mais vous allez voir que d’ici là, ils seront de plus en plus nombreux, même en masse, surtout pendant les tous derniers jours. Actuellement, il y a des clients qui achètent ; beaucoup d’autres viennent voir et repartent comme s’ils venaient jauger les prix de vente des bêtes avant de revenir ».

De leur côté, les commerçants "avertis" dans le secteur gardent espoir : « parce que la situation se présente ainsi chaque année. Nous avons des moutons et des bœufs pour plusieurs bourses, et il y en a pour 400 000, 350 000, 250 000, 200 000 FCFA, etc. Tout est négociable, en fait », confie Sadate Alassani.

Des vendeurs appréhensifs

D’autres commerçants disposent de diverses races améliorées dans leurs rayons, où les prix des bœufs et des béliers exposés varient entre 800 000 et 500 000 FCFA. Ils redoutent des méventes. « Les clients viennent, mais à compte-gouttes, et la raison est toute simple ; parce que les temps sont durs actuellement pour tout le monde ». Mais ils tiennent tout de même à fixer les clients sur l’élevage des animaux aux prix élevés : « ces genres de moutons et de bœufs nous coûtent chers aussi, et c’est ce qui est répercuté sur les prix de vente. Je pourrais m’en sortir, mais je m’inquiète en même temps, vu la situation financière difficile que nous vivons cette année ».

« Dans tous les cas, l’offre est abondante ; les négociations priment toujours pour une meilleure accessibilité des moutons de la Tabaski », assure le trésorier de l’ACOGBEMA.

Des intermédiaires au rendez-vous

Les intermédiaires qui achètent les animaux à l’approche de la fête pour les revendre, surfent sur la vague de la hausse des prix, augmentant les prix des animaux de 15 à 20% en sus.

Selon les professionnels du parc central de bétail d’Adeticopé, « les prix sont stables chez nous mais élevés chez les intermédiaires, surtout à l’intérieur des villes ».

Le marché des importations du Burkina Faso et du Niger occupe une place importante dans l’approvisionnement en bétail au Togo.

Jacques Sourou DOUTI Journaliste, Consultant en communication pour le développement | Directeur de publication de Nzaranews