Togo - secteur de la pêche: à Agbordafo, plus de 60% des pêcheurs sont ghanéens

Selon des études menées par la FAO en 2020, la pêche artisanale au Togo est pratiquée non seulement par des pêcheurs togolais, mais aussi par des pêcheurs de nationalités ghanéenne (66,3%) et béninoise (4%). La proportion de pêcheurs togolais n'est que de 29,9%. D'après cette étude il ressort clairement que la plupart des pêcheurs qui opèrent dans les eaux togolaises sont en majorité de nationalité ghanéenne. Dans la préfecture des lacs, il est très facile de se rendre compte de cette réalité.

Decembre 24, 2021 - 15:11
Decembre 24, 2021 - 11:01
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Togo - secteur de la pêche: à  Agbordafo, plus de 60% des pêcheurs sont ghanéens
pêcheurs artisanaux au bord de la plage

Une équipe de Nzaranews s’est récemment  rendue dans la préfecture des Lacs. Sur les lieux, au bord de la plage, des pêcheurs ghanéens et béninois ont migré vers les cotes togolaises depuis des dizaines d’années. Les conditions de vie, les langues et les cultures sont les mêmes que chez eux. Ils se sont vite adaptés, car ils pratiquaient déjà la pêche qui est la principale source de revenu des habitants du littoral. Aujourd’hui, ce secteur tant fleurissant est sous la main mise des Ghanéens.

Nous nous sommes rendu à agbodrafo, canton situé à 30 km de Lomé où nous avons rencontrés les pêcheurs de la localité. Le constat reste le même, 60% des pêcheurs sont ghanéens et les quelques bateaux qui se trouvent sur la cote appartiennent à des familles ghanéennes.

“Mes parents m’ont donné les bateaux comme héritage. Je ferai de même pour mes enfants qui continueront à maintenir cette activité en place. Si nous faisons ainsi, c’est pour garder le business dans la famille pour toujours’’, explique l'un des pêcheurs ghanéens rencontrés à Agbodrafo.

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Dans la hiérarchie du travail, les Togolais sont en bas l’échelle parce qu’ils ne maîtrisent pas bien le secteur et manquent aussi des fonds pour payer le matériel.

Cela s’explique aussi par le peu de temps que passent les jeunes togolais dans l’activité. La majorité vont à l’école et ne consacrent que leurs vacances à pêcher.

 

“Pendant les vacances, nous passons toutes nos journées à la plage pour pêcher avec les Ghanéens. Nous le faisons pour assurer nos rentrées scolaires et pour aider nos parents. Je veux aller à l’école pour un jour moderniser la pêche ici et permettre à chacun de tirer bénéfice égal de cette activité’’, nous a expliqué un jeune togolais.

Durant les fêtes de fin d’années et de pâques, les activités sont au ralenti, car les Ghanéens rentrent chez eux pour profiter de leur famille.

Bénit Koffi SARDJI Etudiant en agronomie, Stagiaire à Nzaranews