Togo : rude période pour les maraîchers de Tantigou-barrage à Dapaong

Tantigou-Barrage, zone péri-urbaine à l’ouest de la ville de Dapaong (région des Savanes) doit son nom à la retenue d'eau construite en 1963, au lendemain de l'indépendance du Togo. L’assèchement de la retenue d'eau met à mal les acteurs des lieux qui appellent à l’aide.

Apr 28, 2022 - 11:36
Apr 28, 2022 - 11:50
 0
Togo : rude période pour les maraîchers de Tantigou-barrage à Dapaong
Assèchement du barrage de Tantigou à Dapaong

Au départ, c’est un bassin qui avait été aménagé par les "assistants" chinois à des fins agricoles, notamment pour la culture du riz. L’étendue du bassin situé en aval du barrage de Tantigou, est estimée à environ cent hectares, et ouverte aux populations qui l'exploitent toujours pour les cultures maraichères.

A l'heure actuelle, plus de deux mille (2 000) exploitants se partagent cette large surface, surtout en culture de produits de contre-saison. On y rencontre de la carotte, des légumes divers, des choux, de la tomate, du gombo, etc. Mais force est de constater que ce "joyau" ne répond plus aux besoins des exploitants, à cause de l'assèchement du barrage survenu plus tôt, dans le courant du mois mars 2022. Pour les maraichers sur place, « l'eau ne tarissait jamais jusqu’aux nouvelles pluies ; nous constatons que le changement climatique dont on parle tant est réel. Et puis on peut procéder au curage du barrage pour nous améliorer la situation », disent-ils en appelant les autorités du ministère de l’agriculture « au secours ».

Les principales causes de la situation actuelle au barrage de Tantigou restent l'ensablement du lit de la retenue d’eau, et la diminution sensible des pluies autrefois régulières.

Nzaranews qui est allée à la rencontre de maraichers du barrage, a relevé que ces producteurs ont besoin d’aides. « Nous demandons aux bonnes volontés de voler à notre secours, surtout en débarrassant le lit du barrage des matières trop encombrantes, et même polluantes pour augmenter la capacité de rétention des eaux de pluie », fait savoir Kombaté Bagna Lalle, un des exploitants des lieux.

Généralement pendant le mois d’avril, les maraichers proposent déjà sur le marché du maïs frais au grand bonheur des populations. Mais le cas n’est plus le même actuellement, les pieds de maïs étant en souffrance par manque d'eau, et il n'y a aucun espoir de solution.

Plusieurs tentatives sont engagées pour remédier à la situation mais se sont révélées vaines. « Beaucoup de jeunes exploitants désespérés sont partis en aventure pour pouvoir se procurer de moyens financiers, en vue de pouvoir faire face à la prochaine saison agricole », explique dame Baguenanguile, productrice de légumes. « Beaucoup d’entre eux ne sont pas revenus sur le site l’année dernière », dit-elle

Environ deux mille maraichers des deux sexes travaillent à Tantigou-barrage. Ils attendent une « intervention salvatrice pour le curage et l’aménagement du bassin » qui facilite leurs activités quotidiennes. Ce serait en quelque sorte une aide aux ménages agricoles vulnérables qui ont besoin de répondre à l’inflation des prix des produits observés depuis quelque temps sur le marché.

Lire aussi- Togo : renforcer l’autonomisation de la femme et soutenir son leadership

Jacques Sourou DOUTI Journaliste, Consultant en communication pour le développement | Directeur de publication de Nzaranews