Togo-Ordures : ces "indélicats" qui abaissent la qualité des services de collectes
Aux coins des rues des quartiers périphériques de la capitale togolaise, dans les caniveaux et sur des trottoirs de même que sur des places publiques de banlieues, des ordures ménagères attachées dans des sacs en plastique y sont déposées par des inconnus, a constaté Nzaranews. Des habitants interrogés sur l’identité de ces "fantômes", auteurs de ces actes inciviques, sont perplexes.
La ville et sa banlieue doivent lutter contre les pratiques illégales de dépôt des ordures. « Il est regrettable que des personnes viennent déverser des ordures sur le trottoir et les caniveaux qui bordent la devanture de notre maison. Nous essayons de guetter ces gens, mais on n’a pas encore l’occasion de les appréhender. On a l’impression qu’ils viennent déposer leurs ordures à deux ou trois heures du matin », explique Gilles N. en colère à Hédzranawé.
A Tokoin, un des quartiers de la commune du Golfe 3 de Lomé, Delphine D. est plus que coléreuse. « Ces gens déposent généralement leurs colis pendant la grande nuit ou bien très tôt le matin, je suppose ; et nous ne faisons que les découvrir le matin, au moment de balayer notre devanture ».
« Certains vont jusqu’à ajouter des excréments humains aux ordures qu’ils déversent dans les caniveaux, comme pour les remplir ; ce qui empêche l’écoulement de l’eau en saison pluvieuse », fait remarquer Grégoire à Nyékonakpoè, un des premiers quartiers de Lomé.
Dans les banlieues comme dans la ville de Lomé, personne ne peut découvrir ces auteurs qui créent en fait des dépotoirs sauvages un peu partout, alors que les autorités s’emploient à ce que les résidents bénéficient de services d’enlèvement de qualité.
Des réseaux parallèles
Des pratiques d’enlèvements se sont mises en place, parallèlement au système légal, « puisque nos partenaires n’arrivent pas à assurer leurs services à tout le monde ; c’est pourquoi ces systèmes illégaux sont d’actualité ; les exécutants veulent gagner de l’argent par ces actes indécents », assurent nombre d’abonnés à Agoenyivé, au Nord de la capitale togolaise.
Un nombre conséquent d’habitants ou de résidents, surtout ceux des banlieues n’a pas accès à un service régulier d’enlèvement d’ordures/déchets. Et, bien que disposant de poubelles, ils se font enlever occasionnellement leurs ordures par des associations, sociétés et ONG ainsi que d’autres personnes qui ne respectent pas les normes de protection sanitaire et de l’environnement. « Il faut aussi dire que quelque part, l’existence de ces services informels permet bel et bien aux ménages d’évacuer leurs ordures », se justifie Fo Léonard, résident à Legbassito (Préf. d’Agoenyivé).
Pour d’autres résidents, qui ne sont pas toujours servis dans de bonnes conditions, « des problèmes de fréquence persistent par rapport aux distances des maisons, aux mauvais équipements des camionnettes, Tricycles et autres moyens artisanaux d’enlèvement des ordures ».
Par conséquent, le service de collecte des ordures est plus ou moins efficace, en fonction de la juridiction indiquée dont l’objectif reste tout simplement d’offrir aux citoyens un territoire propre, débarrassé de tous déchets.
Les ordures dans les caniveaux sont l'une des causes des inondations dans les banlieues de Lomé
Remédier rapidement à la situation
« Il faut traquer ces individus qui sortent nuitamment pour déposer anarchiquement les ordures. Il faut aussi recadrer ceux qui pratiquent les systèmes impropres de collecte et de dépôt, en contre-pied du système officiellement prôné comme étant le seul modèle à souscrire pour tous », conseillent des cadres administratifs contactés dans la capitale togolaise. Ils sont conscients que « ceux-là doivent aussi travailler pour vivre leur vie, mais il ne faut pas aussi les laisser prospérer dans un système qui se glisse négativement dans les divers quartiers apparemment laissés par le système de gestion publique des ordures à Lomé ».
Les individus qui se lancent dans ces différentes opérations "extraordinaires" de collectes et de dépôts d’ordures doivent répondre à des critères de protection sanitaire et environnementale très exigeants.