TOGO : l’huile rouge de palme à prix d’or !

Les ménages togolais achètent plus cher l’huile de palme rouge. Et beaucoup s’interrogent sur les motifs de cette situation qui impacte sur les activités commerciales des femmes que Nzaranews a pu approcher pour en savoir plus.

Fevrier 10, 2023 - 12:34
Fevrier 10, 2023 - 16:34
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TOGO : l’huile rouge de palme à prix d’or !
Vente en vrac de l'huile rouge sur les marchés locaux (Image © Atoo.ci)

« Le prix de l’huile de palme rouge ne fait que bondir. De 1 200 FCFA le litre au début de l’année dernière, nous l’achetons aujourd’hui à 2 400, voire 2 500 FCFA. C’est trop ! », s’écrie Akpénè, commerçante au grand marché de Lomé. Elle affirme que « les étrangers (béninois, burkinabés…) viennent se procurer la production locale dans nos contrées à des prix qui nous dépassent ici au Togo ; et donc les producteurs les préfèrent à nous autres, sans se soucier de nous, revendeuses locales. Et si nous n’arrivons pas à acheter, les producteurs ont déjà leurs clients qui viennent régulièrement avec leurs camionnettes d’approvisionnement ».

Selon des informations recueillies par Nzaranews auprès de producteurs de plusieurs localités, les exportations d’huile de palme vers les pays voisins sont très courantes, dès lors que « les fournisseurs préfèrent les montants qu’ils proposent aux étrangers.ères ». Une attitude qui ne saurait rendre indifférentes les commerçants de l’intérieur qui s’obligent d’acheter comme les autres, amenant ainsi à l’augmentation des prix de l’huile rouge de palme, appelée communément « huile rouge ».

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Non loin du marché « Assiyéyé », dans la commune d’Agoènyivé, une des gargotières de la place affirme ne plus vendre aux clients du haricot préparé avec de l’huile rouge. « cette huile qui accompagne bien le haricot pour les clients est devenue intouchable ; parce que s’il faut acheter le litre et demi d’huile rouge à 3 500 FCFA, et vendre avec, ce sera une perte pour nous ». 

Il est aussi important de souligner que la production de l'huile rouge de palme a des impacts écologiques négatifs, du fait de la déforestation et des feux de brousse. Dans certaines régions du pays comme les Plateaux et le Moyen-Mono par exemple, les palmiers sont régulièrement abattus pour la production de boissons locales, tel le vin de palme, l’alcool (Sodabi) et l’huile. « Nous n'avons plus de palmiers à l’huile. Tous ont été abattus pour la production des boissons locales, et c’est difficilement que nous trouvons des noix pour la cuisine dans nos ménages, mais aussi pour la fabrication de savons, de détergents et cosmétiques ; et pour l’huile rouge, n’en parlons plus », fait remarquer D. Yawa, revendeuse d’huile au marché de Château à Kpalimé (chef-lieu de la région de Kloto).

L’huile aux vertus bénéfiques

L’huile rouge de palme fait partie de la grande famille des huiles végétales. Sa source de nutrition à base de matière grasse, peut fournir à l’organisme humain un apport bénéfique pour la santé. Sa consommation régulière a également un effet protecteur sur l’organisme à cause des acides gras qu’elle contient, affirment les spécialistes.

Le principal usage de l’huile rouge de palme est alimentaire, surtout en Afrique de l’Ouest. On l’utilise dans la préparation des fritures, diverses sauces, et accompagne également plusieurs produits de consommation, notamment le riz, le voandzou, la farine de manioc, le haricot, etc.

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Quelles perspectives pour le palmier à huile au Togo ?

Fort de ses multiples valeurs et de sa demande croissante, dans la vie sociale en général, l’huile rouge a donc une importance particulière. Extraite de la pulpe tout comme l’huile de palmiste extraite de la graine, l’huile de palme est très prisée dans toutes les communautés du Togo et d’autres pays de la sous-région ouest-africaine. « Il faut que nos responsables mettent davantage l’accent sur le développement de la palmeraie au Togo, afin l’huile soit abondante pour que nous puissions nous en approvisionner facilement pour notre commerce », proposent des commerçantes qui s’assurent habituellement des revenus monétaires provenant de la vente de l’huile rouge. 

Des solutions pourraient émerger des Forums des producteurs agricoles organisés dans les différentes régions du pays, pour améliorer le développement de la palmeraie au Togo.