Togo : les espèces protégées du parc Fazao menacées ?

Les autorités viennent de mettre la main à Sokodé, chef-lieu de la préfecture de Tchaoudjo, sur cinq trafiquants, pris en flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation illégale de deux grosses défenses d’éléphant.

Septembre 19, 2022 - 12:12
Septembre 20, 2022 - 12:30
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Togo : les espèces protégées du parc Fazao menacées ?
Espèce protégée

Les présumés trafiquants ont été interpellés au moment où ils s’apprêtaient à écouler les deux grosses défenses d’éléphant. Ils ont été déférés le 29 août 2022, à la prison civile de Sokodé. Leur arrestation a été possible grâce aux agents de la Brigade de Recherches et d’Investigations (BRI) de la police de la ville, et du Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières (MERF) en collaboration avec EAGLE-Togo.

Une fois arrêtés, les commerçants, tous de nationalité togolaise, ont reconnu les faits devant le procureur, admettant que la vente ou la commercialisation de l’ivoire est interdite. Les quatre trafiquants dont un chasseur, ont déclaré que les défenses d’éléphant provenaient du parc Fazao Malfakassa (préfecture de Tchaoudjo). Ils encourent une lourde peine de prison.

Le nouveau code pénal togolais, dans son volet environnement renforce la protection de la faune et la flore, dans son article 761 qui réprime d’un maximum de cinq ans de prison et de cinquante millions de francs CFA d’amende, toute personne qui, directement ou indirectement commercialise sans droit, une espèce animale protégée.

Les autorités togolaises avaient déjà opéré des saisies d’ivoire en provenance d’autres pays. 

« Le Togo n’a presque plus d’éléphants dans sa faune en proie à l’action humaine. Appréhender encore des individus en possession des défenses d’éléphant qu’ils ont récemment abattu dans ladite faune, ne peut mériter qu’une tolérance zéro dans la répression. La loi doit leur être appliquée dans son sens le plus stricte afin de donner un signal fort et décourager toute autre personne ayant cette intention criminelle », a fait savoir le Coordinateur assistant du réseau "Eco Activists for Governance (EAGLE-Togo).

L’objectif primordial du réseau EAGLE est de développer l’activisme civique et de collaborer avec les gouvernements et la société civile, pour améliorer l’application de la législation environnementale nationale et internationale, à travers un programme d’activités : enquêtes, arrestations, poursuites et communication. 

L’éléphant est une espèce intégralement protégée par les lois nationales et la convention CITES.  

Le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroître. Chaque année, 20 000 à 30 000 éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF) ; équivalent entre 50 à 80 par jour. L’espèce ne compte plus que 415 000 individus en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier.

Rappelons que l’un des principaux facteurs considérés comme étant la cause de cette baisse drastique de l’effectif des éléphants reste l’accroissement du braconnage lié à la forte demande internationale de l’ivoire.

Jacques Sourou DOUTI Journaliste, Consultant en communication pour le développement | Directeur de publication de Nzaranews