Togo: l'eau, facteur limitant le maraîchage

A partir de Novembre (début de l’Harmattan), période par excellence du maraichage dans la région des Savanes, le cours d’eau s’assèche et les maraîchers de la zone sont obligés de creuser des puits pour accéder à l’eau.

Juin 22, 2020 - 14:56
Novembre 19, 2021 - 09:09
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Togo: l'eau, facteur limitant le maraîchage
Nzara-Togo: L'eau, facteur limitant le maraîchage-2

Formé en maraîchage depuis 1998 au centre Wonemamou de Toaga (4 km de Dapaong), David Yamba dispose d’une expérience de deux (2) et quatre (4) ans successivement dans le bas-fond de son village Sanfobé 1 (2 Km à l’Est de Timbou) et au Gabon.

Depuis quelques mois, il effectue un stage au centre AREJ de Cinkansé dans le cadre du projet « Terre et Humanisme », d’où il en sortira formateur en Agroécologie. Son objectif est d’amener les agriculteurs de son milieu à revoir leurs pratiques agricoles actuelles et abandonner l’utilisation des pesticides et engrais chimiques au profit des produits naturels fabriqués eux-mêmes.

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Aujourd’hui, cet entrepreneur dispose d’un hectare (1ha) dans le bas-fond de son village, une ancienne rizière convertie pour le maraîchage et la culture de céréales depuis trois (3) ans. Seuls les trois quarts de la surface (0,75ha) sont exploités ; le maraîchage occupe à peine le tiers (0,25ha) pour la culture de la tomate, les aubergines locales ou améliorées, le concombre, le haricot vert, le gombo, la corète potagère (adémè) et le maïs qui est vendu frais pour le braisage. Généralement, il draine l’eau depuis le cours d’eau sur sa parcelle à l’aide d’une motopompe (200 m).

Avec ses connaissances en Agroécologie, il a planté 200 pieds d’acacia sur sa parcelle pour enrichir le sol ; le vétiver est également utilisé pour le protéger contre l’érosion et de ce fait empêcher l’eau de ruissellement d’emporter les éléments nutritifs. Contrairement à ses voisins, il n’utilise que des pratiques et produits naturels afin d’obtenir des produits biologiques. Il s’agit entre autres du désherbage manuel, l’utilisation de la cendre et du fumier issu de son petit élevage mais ce n’est pas suffisant et il en achète pour pouvoir couvrir tout le terrain.

A partir de Novembre (début de l’Harmattan), période par excellence du maraichage dans la région des Savanes, le cours d’eau s’assèche et les maraîchers de la zone sont obligés de creuser des puits pour accéder à l’eau. Cependant, ils ne peuvent pas creuser au-delà d’un mètre (1m) dans le cours d’eau et cinq mètres (5m) aux abords car ils se heurtent à une roche les empêchant d’avancer. Par ailleurs, l’eau obtenue est insuffisante, après avoir puisé, il faut souvent attendre encore une ou deux heures pour en avoir.

Actuellement, l’absence des pluies et le manque d’eau entraînent le flétrissement des jeunes plants, le maïs a un retard de maturation alors qu’il devrait déjà être prêt pour la vente. Dans le but d’obtenir du fumier en quantité pour fabriquer du compost, il envisage étendre son élevage. Monsieur David a déclaré que s’il disposait de l’eau, il pourrait mettre à profit toute sa parcelle pour produire des fruits et légumes biologiques toute l’année. Pour cela, il sollicite un appui matériel ou financier pour pouvoir faire un forage.

Adillah ALI Agroéconomiste, spécialisée en Management des entreprises agricoles