Togo : des décisions consensuelles pour améliorer la production cotonnière

Dans un communiqué de presse publié le 13 juin 2024, le Ministère de l’Agriculture, de l’élevage et du développement rural, dévoile le contenu d’une concertation tenue deux jours plus tôt entre les acteurs de la filière cotonnière du Togo « pour une campagne agricole 2024-2025 réussie ». Le Ministère de l’agriculture, de l’élevage et du développement rural, la Nouvelle société cotonnière du Togo (Nsct) et la Fédération nationale des groupements de producteurs du coton du Togo (Fngpc), étaient les parties prenantes de cette rencontre assortie de décisions « pour assurer la gestion efficiente » de la nouvelle campagne et « garantir un meilleur revenu aux cotonculteurs ».

Juin 15, 2024 - 08:36
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Togo : des décisions consensuelles pour améliorer la production cotonnière
Récolte du coton à Galangashie, au Nord du Togo

Les décisions issues de la concertation des 11 et 12 juin 2024, visent, selon le texte parvenu à Nzaranews, à « soutenir les producteurs dans leurs efforts et à les encourager à améliorer la productivité de leur culture ». La première concerne le prix d’achat du coton graine fixé à 300 F CFA/Kg pour le 1er choix et 280 F CFA pour le second choix.

Deuxième mesure prise, les engrais NPKSB 12-20-18-5-1 et Urée 46% N sont cédés aux producteurs au prix de 14 000 F CFA le sac de 50 kilogrammes.

La mise en place d’un comité tripartite composé des représentants de la Fngpc, de la Nsct et de l’État togolais (représenté par les ministères chargés de l’agriculture et des finances) pour examiner toutes les questions d’intérêts stratégique pour la filière coton, est la troisième décision majeure de la concertation.

La satisfaction du ministre de l’agriculture

Tout en saluant les dispositions décidées lors de la rencontre, Antoine Lekpa Gbegbeni qui a présidé la rencontre, a lancé un appel à tous les cotonculteurs à "poursuivre les opérations d’emblavure et de semis, afin de maximiser les chances de succès de la campagne". Il a demandé aux acteurs de "continuer les efforts d’amélioration en cours dans le secteur", indique le communiqué.

Le ministre de l’agriculture a exhorté les encadreurs et techniciens à "fournir un accompagnement de qualité aux producteurs, afin de maintenir l’élan de la croissance amorcée dans la production".

À l’origine de la concertation

Il y a lieu de souligner que la concertation des 11 et 12 juin 2024, est intervenue après la contradiction relevée par la Fngpc concernant les chiffres publiés par la Nsct pour la campagne 2023/2024. La société cotonnière avait annoncé « une production cotonnière de 67 718 tonnes et un rendement de 844 kilogrammes à l'hectare, soit une hausse de 45% par rapport à la campagne précédente ». Des chiffres contestés par le président de la Fngpc Coop-CA, Koussouwè Kouroufei qui parlait plutôt de "manipulation", et de publication de "faux chiffres", au cours d’une conférence de presse tenue le 08 juin 2024.   

Koussouwè Kouroufei avait d’autre part dénoncé "l’exclusivité des acquisitions des intrants" par le Groupe « Olam International », l’accusant d’être toujours hostile aux réunions impliquant les producteurs. Et de témoigner que "cette année, c’est le Groupe Olam-Agri qui a vendu les engrais selon leurs propres normes sur le marché, et qui a également décidé systématiquement de passer le prix du Kg de la graine coton de 300 FCFA à 274 FCFA pour la nouvelle campagne cotonnière au Togo. Au même moment, l’engrais de 50 kg passe de 14 000 FCFA à 25 000 FCFA".  

Critiquant une mauvaise gestion de la filière, les cotonculteurs avaient donc exigé le départ du groupe singapourien, « Olam International » qui détient depuis juin 2020, 51% du capital de la Nouvelle société cotonnière du Togo et ont appelé à l’arbitrage du président Faure Gnassingbé.

Déjà première culture de rente nationale et première culture industrielle du Togo, le coton est également le premier secteur pourvoyeur d’emplois en milieu rural au Togo, révèle un rapport sur la filière. Il représente et génère plus de 40 % des emplois. La filière représente environ 45 % des recettes fiscales du pays.

Jacques Sourou DOUTI Journaliste, Consultant en communication pour le développement | Directeur de publication de Nzaranews