Togo : de jeune diplômé sans emploi à éleveur millionnaire

Diplômé en histoire, Achille Komi Nyaledome s’est lancé dans l’élevage de pondeuses après avoir cherché à maintes reprises un emploi. Le jeune diplômé dispose aujourd’hui d’une entreprise qui lui permet de commercialiser ses produits à Lomé et dans plusieurs ville du pays.

Octobre 4, 2021 - 20:00
Novembre 24, 2021 - 17:00
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Togo : de jeune diplômé sans emploi à éleveur millionnaire

Ce samedi 2 octobre, à bord de son cargo marqué avec des autocollants d’œufs et de poule, ses deux enfants avec lui, Achille Komi Nyaledome vient d’arriver dans  son poulailler situé à Sanguéra, à une quinzaine de kilomètres de Lomé.

Le promoteur de l’entreprise « Mon nid d’oiseau » spécialisé dans l’élevage des pondeuses pour la production et la commercialisation des œufs de table, s’est installé ici depuis 2019. Il a plusieurs courses à faire ce matin. Le temps presse et il faut ramener son petit fils qui dort à la maison, avant de revenir et de repartir l’après-midi pour d’autres occupations.  

Biosécurité

Dans un des poussinières, certains nouveaux poussins picotent les aliments, pendant que d’autres s’amusent à poursuivre leurs prochains, à la quête des insectes. Leurs murmures et cris résonnent en chœur comme une chorale et vivifient l’écosystème du poulailler. Les poussins sont attentifs au moindre bruit venant de l’extérieur.

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Avant de rentrer dans le poulailler, il faut faire un rituel, tremper ses chaussures dans une eau prévue pour l’occasion. Ce rituel fait partie de la biosécurité et consiste à protéger les animaux contre des maladies. Il s’agit d’une mesure de prévention qui permet de limiter au maximum l’introduction dans le poulailler des virus et de bactéries transportées par l’homme. L’eau contient en réalité du désinfectant. « Tout le monde qui vient dans le poulailler ou dans un bâtiment d’élevage doit se désinfecter et nous le faisons à notre manière pour le moment », explique le propriétaire des lieux.

« Mon nid d’oiseau » a pris des dispositions pour éviter l’infestation des poussins. Une prophylaxie rigoureuse est mise en place pour suivre périodiquement les vaccinations et les traitements pour assurer l’évolution des poussins.

De 2 poules locales à 4 000 pondeuses

Achille Komi Nyaledome a commencé l’élevage depuis qu’il était sur les bancs avec 2 poules et 1 coq locaux. Après une Licence obtenu à l’Université de Lomé en Histoire, ses recherches d’emplois n’ont pas abouti. Il a donc décidé de se lancer dans une Activité Génératrice de Revenus (AGR). Le 25 décembre 2012, le jeune diplômé sans-emplois a commencé l’élevage des pondeuses avec 300 têtes de poules dans un espace restreint. De 300 têtes, il passe à 400 têtes en 2014, puis à 1000 en 2016 et à 4 000 à ce jour.

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 Aujourd’hui, M. Nyaledome dispose d’un espace de 1 200 m2 où il élève 3 000 poussins et 1 000 pondeuses. Avec ces 3 000 têtes, le jeune attend en janvier prochain un effectif d’œufs de 150 plateaux par jour pour un chiffre d’affaire journalier d’environ 250 000 FCFA.

 Sur les lieux une nouvelle poussinière est en construction. Achille Nyaledome attend 1 000 nouveaux poussins le 7 octobre prochain.

« Nous sommes en pleine relance, parce que nous avons été abattus par la Covid-19. L’année dernière, nous avons fait un chiffre d’affaire de plus de 22 millions FCFA. Cette année, nous comptons aller jusqu’à 100 millions FCFA. C’est notre défi actuel ».

Chaque année, plus d’un tiers du chiffre d’affaire réalisé lu revient.

Achille Nyaledome est passé d’une AGR à une véritable entreprise qui emploie 6 personnes à temps plein et 10 en temps partiel. Il invite les jeunes à s’intéresser à l’entrepreneuriat et à prendre le risque.