Togo : de faux-hôtes contre l’herbe-sorcière

Répandus dans les régions arides et semi-arides en Afrique, le striga est une plante parasite dont les racines envahissent les cultures vivrières économiquement importantes, les privant de nutriments et d’eau, causant ainsi de sérieuses pertes particulièrement dans les rendements en grains.

Apr 20, 2021 - 17:19
Novembre 19, 2021 - 11:54
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Togo : de faux-hôtes contre l’herbe-sorcière

Répandus dans les régions arides et semi-arides en Afrique, le striga est une plante parasite dont les racines envahissent les cultures vivrières économiquement importantes, les privant de nutriments et d’eau, causant ainsi de sérieuses pertes particulièrement dans les rendements en grains.

Aussi connu sous le nom d’« herbe-sorcière » parce qu’il fleurit avec de jolies fleurs violettes, le striga existe en plusieurs espèces dont le « striga hermonthica », une herbe redoutable aux effets dévastatrices qui fixe ses racines aux cultures de maïs, de sorgho, de canne à sucre, de mil et de riz et soutire  les éléments nutritifs jusqu’à ce qu’elles flétrissent et meurent. Par conséquent, la récolte est réduite considérablement et, dans le pire des cas, anéantie (100% perdue).

Contrairement à une idée reçue, la destruction du champ ne permet pas de venir à bout de cette herbe ravageuse car, les semences de striga sont extrêmement minuscules et peuvent survivre pendant des décennies dans le sol jusqu’à ce qu’une plante hôte qu’elles peuvent envahir, poussent dans les alentours. Et le cycle recommence.

Il est donc impossible de les éliminer complètement ou d’attendre que les semences disparaissent simplement.

Pour faire face efficacement et durablement à cette herbe néfaste pour les cultures vivrières, il est indiqué d’appliquer la stratégie de gestion ou lutte intégrée qui consiste à combiner plusieurs contre-mesures.

L’ITRA, à travers une fiche technique réalisée en 2008, préconise l’utilisation des variétés tolérantes et résistantes au striga. Les faux hôtes identifiés sont le cotonnier, le soja, l’arachide et le niébé.

Dans un deuxième temps, il est conseillé d’augmenter l’apport de fumier de ferme et d’engrais minéral tout en maitrisant l’évolution des herbes parasites. Ensuite, il faut sarcler et butter les plants au moins deux fois tout en arrachant les plants de striga qui poussent avant qu’ils ne produisent des fleurs et des graines. Au cas où ils ont déjà fleuri, il faut les arracher immédiatement avant la production de graines et les brûler dans un trou.

En définitive, la culture des faux hôtes en association et/ou en rotation avec les céréales est la méthode avérée efficace pour en finir avec le striga.

Compte tenu du fait que les plantes de cette herbe hautement nuisible n’arrivent pas à se fixer sur les racines de ces faux hôtes, elles ne peuvent pas non plus tirer les nutriments essentiels des racines pour se nourrir et elles finissent par mourir.

Cette technique qui a déjà fait ses preuves, permet de réduire, au fur et à mesure, le stock de graines dans le sol et diminue l’infestation du striga au sein des cultures.

Adillah ALI Agroéconomiste, spécialisée en Management des entreprises agricoles