Togo : coup de froid sur la valeur de la tomate fraiche dans les Savanes
On brade, on brade ! Les prix de la tomate fraîche ont baissé à des niveaux inhabituels dans la région des Savanes. Dans les marchés villageois ou "occasionnels" des localités situées le long de la frontière Togo-Burkina, dans le Nord de la préfecture de Tône, des paniers de tomates sont proposés à moins de leurs coûts habituels, a constaté Nzaranews. Toutes les vendeuses s’empressent de proposer leurs marchandises, comme pour s’en débarrasser. Manifestement, l’offre fait son effet. Parce que les commerçantes venues des grandes villes du Togo, notamment de la capitale et du Bénin, sont omniprésentes dans les contrées pour profiter de cette "occasion".
Le panier d’environ 100 kg de tomates fraîches d’une valeur de 65 000 FCFA, s’achète à 7 000 FCFA, celui qui devrait être vendu à 20 000 est enlevé, moyennant 3 500-4 000 FCFA. "Une pareille circonstance n'est jamais arrivée", s’étonnent des observateurs de la région qui expliquent que cette baisse drastique des prix, est liée à la "mévente" du fruit rouge dont la production excédentaire provoque cette spéculation commerciale, au grand bonheur des marchandes.
LIRE AUSSI - Togo : la commercialisation de la tomate fraîche en souffrance
De leur côté, des techniciens soulignent que "les producteurs/productrices n’ont pas les moyens de pouvoir conserver la tomate fraîche qui se décompose vite en cette période de forte chaleur".
Une usine de transformation de tomate implantée depuis peu à Sanfatoute (Korbongou-Commune Tone 4), est en cours d’achèvement. Elle pourrait contribuer à réguler le marché de l’or rouge dans la région.
Couler à tout prix les marchandises !
Le bout de la saison pluvieuse dans la région des Savanes au Togo, correspond généralement à la saison de la tomate et de l’oignon dont on note un engouement chez les producteurs. Mais en ce qui concerne les prix, on a pu noter que la tomate est une denrée très vite périssable dont la marge de manœuvre est mince pour les vendeuses qui craignent que leurs denrées périssent.
LIRE AUSSI - Togo : comment obtenir 15tonnes de tomate par ha dans la région maritime ?
Pour ces femmes qui proposent les tomates, "il faut y aller vite, les tomates pourrissent et il faut les vendre pour ne pas perdre totalement. On ne sait pas de quoi demain sera fait", disent-elles, ajoutant : "il nous faut régler nos dettes, acheter nos besoins et s’occuper de nos progénitures".
Les valeureux producteurs/productrices ne tirent véritablement pas profit de leurs activités de contre-saison, obligés dans ces circonstances de brader leurs marchandises, hantés également par la question sécuritaire qui sévit dans des localités qui leur sont proches, malgré la présence des Forces de défense et de sécurité (FDS) qui quadrillent la région, dans le cadre de l’état d'urgence instauré dans la région des Savanes, pour maintenir l’ordre et la sécurité dans cette région.
Les FDS riposteront aux attaques terroristes
Le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé a interpellé, le 14 janvier 2023, les populations de la région des Savanes, leur demandant "plus de vigilance et de collaboration, dans la solidarité avec les forces de l’ordre et de sécurité engagées dans la bataille contre le terrorisme". Puis de rassurer une fois encore en signifiant : "au jour le jour, nous mettons tout de notre côté pour donner l’essentiel à l’opération Koundjoaré", avant d’insister : "nous ne sommes pas prêts à céder un seul centimètre de nos territoires à ces groupes armés".