Togo-Coton : de mauvais points à surmonter

La production cotonnière veut remonter la pente, après les mauvais résultats enregistrés depuis les deux dernières campagnes, 2020-2021 et 2021-2022. De 67.000 tonnes, elle est descendue à une estimation de 52.000 tonnes, soit une baisse d’environ 25%. Deux terribles contre-performances, alors que les prévisions tablaient sur 135 000 tonnes, à la reprise pour la première fois par le groupe Singapourien, "Olam International", de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT). Il faut donc redresser la barre !

Juin 28, 2022 - 13:21
Juin 28, 2022 - 13:21
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Togo-Coton : de mauvais points à surmonter
Une plantation de coton (copyright au propriétaire)

Les résultats escomptés n’étaient pas du tout au rendez-vous, après la dernière campagne au cours de laquelle 68.708 hectares de terres cultivables ont été exploitées. Les raisons évoquées étaient entre autres, la baisse importante du prix de coton graine, la sécheresse pendant la période de semis, la mauvaise qualité des semences et des inondations par endroits. Toutefois, les nombreuses explications sur la baisse de production, se rapportaient à l’abandon par les producteurs de la filière coton au profit du Soja dont « la culture est moins exigeante en entretien et en fertilisants, et est plus rentable à la fin ». Les responsables de la Fédération Nationale des Groupements des Producteurs de Coton (FNGPC) reconnaissent ces affirmations, les traduisant par « la petitesse de la production du coton de la dernière campagne, et le prix non attrayant du kilogramme qui a engendré la démotivation des membres de la fédération ».  

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Les bons coups de bourse d’OLAM International

Pour remédier à la situation, "Olam International", partenaire stratégique du gouvernement a pris des dispositions "salutaires" pour cette nouvelle campagne 2022-2023, offrant des perspectives rassurantes pour l’ensemble des acteurs de la filière. Ainsi, la NSCT a pris de nouvelles mesures incitatives, augmentant le prix du coton graine de premier choix à 300 F CFA le kilogramme, et à 280 F CFA le kilogramme de coton graine de deuxième choix, alors qu’ils étaient respectivement vendus à 265 FCFA et 225 FCFA le kg. L’objectif de la Nouvelle société cotonnière est d’emblaver 180 000 hectares pour une production de 146.000 tonnes de coton.

Améliorer les performances de la filière

Lors de leur réunion bilan sur la dernière saison cotonnière à Kara, les 19 et 20 mai 2022, les délégués de la NSCT et ceux du Conseil d’Administration de la Fédération Nationale des Groupements des Producteurs de Coton, ont opté pour « le réveil de la filière coton du Togo ». Le directeur général de la NSCT, Martin Drevon avait promis que « la filière coton va s’orienter vers la mise à disposition des cotonculteurs de meilleures semences bien plus performantes et plus adaptées, pour augmenter les rendements ». Pourvu que les caprices malencontreux du climat s’arrêtent.

Le président de la FNGPC, Kouroufèï Koussouwè avait, lui aussi annoncé « un accompagnement rapproché, et un appui au niveau des zones d’aménagement planifiées, pour la productivité, et la mécanisation de la culture ».

Le groupe singapourien "Olam International", actionnaire majoritaire de la NSCT depuis juin 2020, ambitionne de développer la marque "Coton made in Togo" qui passera par la modernisation de l’outil industriel, la production puis la transformation dans l’optique de bénéficier d’un différentiel de prix/qualité.

La filière coton occupe une place de choix dans le positionnement de la Plate-forme industrielle d’Adéticopé (PIA), en offrant un site pour sa transformation.

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Jacques Sourou DOUTI Journaliste, Consultant en communication pour le développement | Directeur de publication de Nzaranews