Togo : après la pluie, certains habitants de Lomé obligés de jouer au ‘Fort-Boyard’
Dans la nuit du 14 au 15 mai 2023, une forte pluie s'est abattue sur Lomé la capitale togolaise. Si d’aucuns s’accordent pour se réjouir autour de l’adage qui insiste sur le fait qu’après la pluie c’est le beau temps, certains habitants de Lomé, la mine foncée, ne sont pas de cet avis.
En effet, le ciel fut beau après ladite pluie mais le sol, les quartiers, les ruelles et même certaines grandes artères de la ville sont inondés voire impraticables pour les habitants qui crient leur détresse aux autorités gouvernementales.
« Nous manquons de mots pour exprimer notre désarroi. Lorsque dans d’autres quartiers, certains dorment paisiblement quand il pleut, nous autres sommes dans l’inquiétude et l’angoisse. Nos commerces sont en souffrance quand l’eau déborde ainsi. La principale cause n’est pas la pluie en elle-même mais plutôt le débordement des eaux du bassin de rétention. Ces bassins sont pleins et les moto-pompes utilisées pour transférer le trop plein d'eau vers les bassins situés en aval n'arrivent pas à jouer efficacement leur rôle. Il est difficile de le dire mais nous vivions mieux avant la réalisation de ces bassins » a confié une riveraine du quartier Léo 2000.
Ce problème des bassins d’eau est également ressenti dans d’autres quartiers de Lomé où ont été réalisés des travaux d'aissainisement. En exemple, le débordement du bassin de retension situé au carefour de la douane à Adidogomé a contraint les usagers de la route à faire la double-file sur une voie et ceux venant de Ségbé à faire des déviations. La voie bitûmée située entre les deux bassins d'eau au niveau du Carrefour Deux Lions dans la commune d'Agoe-nyivé 1 est bloquée par l'eau qui a débordé et les moto-taximens en ont fait un lieu de lavage de leur motocyclette.
LIRE AUSSI - Débordement des retenues d'eau : les populations lancent un cri de détresse
Dans d'autres quartiers périphériques de Lomé notamment Kohé, Zanguera, Zossimé, Legbassito Apésito et autres encore, certains habitants avouent n’avoir pas vaqué à leur occupation vu l’état des routes dans ces zones.
« Je suis cloué à la maison après la pluie de ce matin. Lorsque j’ai essayé de sortir, le niveau de l’eau a dépassé mon genou, je ne peux pas aller au travail dans ces conditions. Je risque mon poste certes mais je ne peux pas y aller en étant mouillé de la sorte. Ces eaux m’emmènent à réaliser des cascades telles dans un jeu de Fort-Boyard avant de sortir » explique Angelo Dosseh.
Elom Agba déplore le fait que les eaux de pluie s'incrustent dans sa chambre au point de mouiller ses effets personnels. « C’est une situation compliquée que mes employeurs ont du mal à comprendre. Mes vêtements sont mouillés. Je ne sais pas quoi porter pour aller travailler. Mes patrons me demandent de déménager, ce qui est impossible à l’heure actuelle. Mes documents administratifs sont également mouillés » indique-t-il.
Les autorités qui ne cessent de rappeler aux populations d'éviter de construire dans les zones innondables sont interpellées une fois de plus par les sinistrés.