Sésame, ouvre-toi!

De son nom scientifique Sesamum indicum, le sésame est une plante de la famille des pédaliacées et un produit agricole largement cultivé pour ses graines. De nos jours, il connaît un fort développement dans les pays subsahariens du fait de sa culture facile et des faibles coûts de production. Au Togo, la production est effectuée dans la partie septentrionale où la mise en place se fait vers le mois d’Août, généralement après la récolte d’une céréale à cycle court tel que le mil de trois mois.

La graine de sésame est une importante source d’énergie et de protéines et est utilisée de diverses manières dans l’alimentation humaine et animale. Particulièrement riches en calcium, ces graines permettent, non seulement la production d’une huile très prisée en cuisine, mais aussi des tourteaux entrant dans l’alimentation du bétail et des volailles : le sésame peut donc être utilisé en remplacement de l’arachide.

Les graines sont également utilisées en pâtisserie pour la décoration des gâteaux et biscuits. L’huile est aussi utilisée en cosmétique et pour soulager certains états et troubles de la santé tels que l’épuisement caractérisé par une fatigue chronique qu’aucun repos ne soulage, le surmenage, la fatigue nerveuse, les difficultés de concentration, la digestion difficile, la sécrétion lactée insuffisante.

Au Togo, la transformation du sésame est peu développée ; lorsqu’elle existe, elle est artisanale. Cette situation est due à la faiblesse de la production au cours des années précédentes ; mais à partir de 2016, d’importantes surfaces agricoles ont été dédiées à cette culture. Cependant des pays comme le Sénégal et le Burkina Faso ont commencé la production très tôt et disposent des unités semi-modernes avec des capacités de transformation moyennes.

Le sésame contribue à l’amélioration du pouvoir d’achat des producteurs et il leur permet de faire face aux différents besoins de consommation. Ainsi, la culture et la commercialisation du sésame brut ou transformé pourraient constituer une importante source d’emplois et de revenus pour les petits producteurs agricoles, notamment les femmes. La demande est continuellement croissante sur le marché mondial car l’offre n’est toujours pas suffisante pour satisfaire les grandes industries, celles de la Chine en premier lieu.

Cultivé au départ en agriculture de case, en association avec les cultures vivrières (maïs, mil, sorgho) ; le sésame devient progressivement une culture de rente occupant des hectares. C’est une belle opportunité pour les agriculteurs ; cependant, cette situation n’est pas sans conséquences néfastes. Notons entre autres, l’abandon des cultures vivrières au profit de la culture du sésame et ses effets sur les réserves de céréales.

L’augmentation en flèche de l’offre pendant que la demande reste stable, pourrait également faire baisser les prix et entraîner des pertes considérables. L’alternative serait d’en faire une culture raisonnée sur des surfaces moins importantes que celles emblavées pour les cultures vivrières.