La peste: le cauchemar des éleveurs!

En raison de la forte contagiosité, lorsqu’un cas se manifeste dans un élevage et est confirmé par des tests de laboratoire, l’abattage de tous les animaux dudit élevage constitue la réglementation sanitaire adoptée dans tous les pays.

Mai 22, 2020 - 09:33
Novembre 19, 2021 - 08:37
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La peste: le cauchemar des éleveurs!
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Contrairement à la peste humaine qui est une maladie bactérienne, la peste animale est due à des virus différents selon les espèces animales infectées. La contagion est généralement directe, quelques fois par des vecteurs (intermédiaires) dans le cas des pestes équine (chevaux) et porcine. Les symptômes diffèrent également en fonction de l’espèce animale touchée ; variant d’une température très élevée accompagnée d’une hémorragie à un amaigrissement et abattement complet de l’animal.

En raison de la forte contagiosité, lorsqu’un cas se manifeste dans un élevage et est confirmé par des tests de laboratoire, l’abattage de tous les animaux dudit élevage constitue la réglementation sanitaire adoptée dans tous les pays. Toutefois, il est souvent nécessaire de l’accompagner d’une large vaccination.

L’organisation mondiale de la santé animale a annoncé, il y a quelques années, que la peste bovine a été éradiquée. Cette maladie, autrefois meurtrière dans les élevages, devient donc la première maladie animale à disparaître officiellement.

Pourtant, la peste des petits ruminants (PPR) également appelée peste des ovins (moutons) et caprins (chèvres) est toujours d’actualité. Une fois introduit dans un élevage, le virus peut infecter jusqu’à 90% du troupeau et la maladie tue entre 30 et 70% des animaux infectés. Il faut noter que les pestes animales ne sont que des fléaux économiques des cheptels, non transmissibles à l’homme en général. En effet, la mortalité des animaux n’entraîne qu’une perte d’argent.

Pour rappel, un cas de peste porcine africaine (PPA) s’est déclaré il y a quelques jours dans un élevage de la préfecture de l’Avé au Togo. Les autorités compétentes ont indiqué les mesures sanitaires à suivre strictement afin d’éradiquer la maladie.

Le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) a développé un vaccin bivalent (CaPV-PPR), efficace à la fois contre les varioles et la peste chez les petits ruminants. Cependant, son efficacité peut être limitée par l’immunité acquise contre l’une de ces maladies dans les régions où les animaux sont régulièrement affectés. Par contre, il n’existe actuellement aucun traitement ni vaccin contre la peste porcine africaine.

Selon l’Organisation de l’alimentation et l’agriculture (FAO), les ovins et les caprins sont les deux principales espèces de petit bétail élevées par les pauvres dans le monde. Des recherches sont en cours pour éradiquer, non seulement la PPR mais aussi, toutes les pestes animales qui existent toujours. Et cela dans le but de lutter d’abord contre la pauvreté rurale, ensuite améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition, enfin renforcer la résistance des populations et économies locales.

Adillah ALI Agroéconomiste, spécialisée en Management des entreprises agricoles