"Faim zéro" pour l’Afrique de l’Ouest en 2030 ?

Selon le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, le président du Fonds international de développement agricole (FIDA), Alvaro Lario, et le directeur-général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Qu Dongyu, l’objectif "Faim Zéro" en Afrique est atteignable. Ce projet vise à apporter un appui stratégique et des outils et orientations à la CEDEAO, pour l'établissement d'une Afrique de l'Ouest, débarrassée de la faim et la malnutrition d'ici 2030.

Decembre 12, 2022 - 09:28
Decembre 12, 2022 - 09:28
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"Faim zéro" pour l’Afrique de l’Ouest en 2030 ?
L'objectif "faim zéro" est bien possible en Afrique

« L’éradication de la faim en Afrique d’ici 2030 est une perspective réalisable », ont déclaré à Rome, le 09 décembre 2022, les leaders mondiaux de l’agriculture. Ils ont fait cette annonce en prélude au prochain Sommet africain de l’alimentation qui se tiendra à Dakar, au Sénégal, du 25 au 27 janvier 2023. Ce deuxième sommet de haut niveau intitulé "Libérer le potentiel alimentaire de l’Afrique", réunira des chefs d’État, des ministres des Finances et de l’Agriculture de pays africains, ainsi que plusieurs partenaires internationaux au développement.

L’objectif de la conférence africain de Dakar 2

Le sommet de janvier essaiera de mobiliser le soutien politique des dirigeants africains pour la transformation structurelle de l’agriculture sur le continent. Cette rencontre de haut niveau se tiendra, alors que l’on observe un regain d’intérêt mondial pour l’agriculture, suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et ses répercussions sur la production et les importations africaines de denrées alimentaires.

Pour Akinwumi Adesina, président du Fonds international de développement agricole (FIDA), « il est impardonnable qu’un continent disposant de 65 % des terres arables les plus fertiles au monde et d’abondantes ressources en eau, souffre encore d’insécurité alimentaire. Ce sommet constitue un effort mondial essentiel pour aider l’Afrique, de manière systématique et proactive, à atteindre l’objectif Zéro Faim ».

Des questions sur les pactes fondés sur les performances avec les gouvernements africains, les partenaires au développement et le secteur privé répondant à des objectifs clairs d’autosuffisance alimentaire, seront au cœur du Sommet africain de l’alimentation de Dakar 2.

Le directeur général de la FAO, Qu Dongyu, a fait savoir que les partenariats à long terme et la mise en commun des ressources avec le Groupe de la Banque africaine de développement, permettront d’exercer un effet de levier et de catalyseur des projets agricoles sur l’ensemble du continent. « Nous devons collaborer sur l’ensemble de la chaîne de valeur agricole de la production alimentaire, de la transformation alimentaire et de la commercialisation des denrées alimentaires, et ce, de manière complémentaire, pragmatique et orientée des résultats. Assurer la sécurité alimentaire est l’objectif ultime », a-t-il précisé.

Le Sommet africain de l’alimentation de janvier 2023, sera également axé sur l’élargissement de l’accès aux technologies et aux financements pour les Petites et moyennes entreprises agricoles et les petits exploitants, l’accroissement de la productivité et sur le développement des semences, le stockage, l’électricité, la logistique et les infrastructures de transport.

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Qu’est-ce que l’Initiative Faim Zéro ?

Le programme "Faim Zéro", lancé en 2003, visait comme son nom l'indique, l'éradication complète de la faim et de la malnutrition au Brésil, en s'attaquant à leurs causes profondes, la première d'entre elles étant la pauvreté, en particulier en milieu rural. Il s’agit d’une invitation à l’action qui unit tous ceux qui travaillent pour la sécurité alimentaire et pour l’éradication de la faim.

En 2012, les États membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont adopté l'Initiative Faim Zéro de l’organisation, au regard de l’incidence élevée de la faim, de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition dans la sous-région, malgré ses énormes potentialités. En effet selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ 33 millions de personnes souffraient de sous-alimentation1 en 2014-2016, et près de 32% des enfants de moins de cinq ans étaient atteints de retard de croissance ou malnutrition chronique en 2015, en Afrique de l’Ouest. 

Jacques Sourou DOUTI Journaliste, Consultant en communication pour le développement | Directeur de publication de Nzaranews