COP27 : encore des problèmes majeurs à surmonter !

Pour la toute première fois, la conférence des Nations Unies sur le climat a adopté dans un texte, la création d’un Fonds financier en faveur des pays les plus vulnérables. Une décision qualifiée d’historique par ces pays qui le réclament depuis trente (30) ans. Beaucoup d’autres questions très importantes sont restées cependant sans réponses.

Novembre 21, 2022 - 09:29
Novembre 21, 2022 - 11:06
 0
COP27 : encore des problèmes majeurs à surmonter !
Immobisations sur la sortie des énergies fossiles par les pays producteurs d'hydrocarbures après la COP 27

La COP27 de Charm-el-Cheikh est loin d’être un succès. Un engagement clair pour la sortie des énergies fossiles ne figure pas dans le texte final du sommet, tous les pays ne s’étant pas accordés sur la question. Même si l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 degré a été réaffirmé, les engagements concrets sont décevants. Les pays producteurs d’hydrocarbures, avec au premier rang l’Arabie saoudite et la Russie, sont restés immobiles sur la sortie des énergies fossiles, tout comme un grand nombre de pays émergents.

D’autres points litigieux non résolus

Les questions sensibles des énergies fossiles (pétrole et gaz) restent presque pareilles que celui du sommet de Glasgow, en 2021. Mais il y a une référence qui demande d’aider les pays à opérer une transition juste qui les aide à trouver des alternatives aux énergies fossiles. Toutefois, rien de concret n’a été décidé pour promouvoir les énergies renouvelables.

Si ces fonds de réponse aux pertes et préjudices, devaient être financés par les pays développés, et réservés aux pays les plus vulnérables, aucun montant alloué n’a été annoncé pour la cause. Les deux premiers pays pollueurs mondiaux, les Etats-Unis et la Chine, s’entêtaient beaucoup sur la question de financement des dommages climatiques, ne voulant pas mettre la main à la poche.

Les pays en développement avaient exprimé cette demande, parce que, selon eux, "ce sont les mesures d’atténuation nécessaires" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. 

Un fonds pour les pertes et dommages

Un autre point crucial ayant fait l’unanimité, porte sur le dédommagement des pays pauvres qui polluent peu, mais souffrent le plus du réchauffement climatique causé par les énergies fossiles. Les discussions butaient surtout sur la question de financement de l’adaptation et des pertes et préjudices. Il y a donc eu consensus sur la création d’un fonds vert pour le financement des méfaits climatiques engendrés en grande partie par les pays développés, et que supportent les pays en développement, notamment sur le continent africain. "C’est un résultat très positif pour un milliard trois cents millions d’africains", ont lancé des membres de délégations africaines présents à la COP27.

LIRE AUSSI - COP 27 : se passer des discours pour agir !

Accords mi-figue mi-raisin 

Si les promoteurs du Fonds financier qualifient la décision sur le dédommagement des pays pauvres d’historique, l’Afrique du Sud estime qu’une "action urgente supplémentaire est nécessaire".

L’Union européenne s’est déclarée déçue par l’accord sur les émissions de CO2, parlant de "manque d’ambition".

La France a salué des avancées, tandis que son président, Emmanuel Macron, juge "très insuffisant" la création d’un fonds pour les pertes et dommages pour répondre aux défis climatiques.

Pour sa part, le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres estime qu’il n’y a "pas d’ambition pour, drastiquement réduire les émissions".

Les besoins en matière d’adaptation devraient dépasser les 300 milliards de dollars par an d’ici 2030. "La moitié du financement climatique devrait être consacrée à l’adaptation", avait précisé le chef de l’ONU, au début de la COP27.

L’état actuel des efforts de mobilisation et de financement climatique, continue de susciter de nombreuses inquiétudes. En effet, l’engagement de fournir 100 milliards de dollars par an, n’a pas encore été mis en œuvre.

La position des pays vulnérables

En fait, les pays en développement espéraient des financements pour lutter contre les effets et les conséquences du changement climatique pour construire le monde de demain sans CO2. Ils voulaient de fortes résolutions, particulièrement sur tout ce qui concerne les mécanismes adéquats pour financer le changement climatique et les initiatives prises pour renforcer la capacité de résilience des communautés. Pour l’heure, ils doivent se contenter du très peu de résultat découlant de la COP27, tout en continuant à subir les contrecoups du changement climatique.

Jacques Sourou DOUTI Journaliste, Consultant en communication pour le développement | Directeur de publication de Nzaranews