COP 27 : se passer des discours pour agir !

La COP27 s’est ouverte ce 06 novembre 2022 à Charm-el-sheik, en Egypte, dans un monde confronté à une urgence climatique. Les multiples études menées ces derniers temps sur le climat sont pessimistes. Selon elles, les engagements internationaux laissent la terre sur la trajectoire d’un réchauffement de 2,6°C à l’horizon 2050, loin de l’objectif 1,5°C. Le monde s’interroge sur cette 27e conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. "Il faut agir", crie-t-on partout.

Novembre 7, 2022 - 07:48
Novembre 7, 2022 - 08:33
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COP 27 : se passer des discours pour agir !
l'Égypte, seul candidat en lice pour l'Afrique dont le tour est d'accueillir la COP, est un des pays africains les plus menacés par les changements climatiques.

Les experts sont très alertes. « Nous nous dirigeons vers une catastrophe mondiale. Le déficit d’émission est le résultat d’un déficit d’engagement, de promesse et d’un déficit d’action ; et ce fossé doit être comblé à commencer de la COP27. Les pays développés doivent montrer l’exemple en renforçant leurs plans climatiques nationaux », soulignent ces spécialistes.

Le constat menant aux mises en gardes des experts se fait depuis les conclusions de la COP26 à Glasgow (Ecosse) en novembre 2021, qui a vu les détails opérationnels de l'Accord de Paris de 2015 finalisés avec succès, ouvrant la voie à leur mise en œuvre. Mais six ans après Paris, le compte est encore loin.

Des interrogations sur le sommet

Que doit-on, et que peut-on espérer attendre de la COP27 ? les observateurs avisés sont unanimes à penser que « les économies émergentes doivent s’investir davantage, si l’on veut avoir une chance de maintenir le seuil de 1,5°C. Et dans ce cas, il faut aller plus vite avec beaucoup d’argent à injecter dans les systèmes, pour déployer les technologies vers les pays qui doivent faire ce qui est nécessaire, pour relever ce défi ».

D’autres spécialistes ne s’attendent pas à une décision formelle à Charm-el-Sheik. « C’est une COP de mise en œuvre des formalités des accords de Paris. Elle doit notamment avancer sur les engagements climatiques des Etats, en vue du bilan global qui sera effectué en 2023 », disent-ils. A ce propos, l’ONU Climat, à travers les nombreux rapports en sa possession, parle d’une année gâchée entre la COP26 de Glasgow et celle de Charm-el-Sheik.

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Les Etats s’étaient engagés en 2021 à Glasgow, à revoir leurs engagements/promesses climatiques. Mais à ce jour, seulement 24 pays sur près de 200 ont décidé d’octroyer de nouvelles contributions climatiques, et parmi eux, il y a très peu de pays du G20 (sauf l’Indonésie et l’Australie) qui représentent pourtant 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ce qui est de mauvais augure pour cette COP27.

L’ONU exhorte le monde à agir

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a exhorté la COP27 à l'action, rappelant que « les impacts du climat à travers le monde sont immenses ; il s'agit pour nous d'une question de vie ou de mort, pour notre sécurité aujourd'hui et pour notre survie demain ». Il a attiré l’attention de l’opinion à travers de récentes situations/catastrophes qui ont compliqué la vie des citoyens de pays, sur la planète, soulignant que « tout échec à agir sur les pertes et les destructions provoquées par les catastrophes climatiques conduiront à davantage de dégâts climatiques ».

Jacques Sourou DOUTI Journaliste, Consultant en communication pour le développement | Directeur de publication de Nzaranews