COP 27 : l’Afrique veut la reconnaissance de ses besoins spécifiques
La 18ème session de la conférence des ministres africains sur l’Environnement (CMAE) et la réunion stratégique du Groupe de négociation des Pays les moins avancés (PMA) sur les changements climatiques s’est tenue à Dakar, au Sénégal. La réunion qui préparait la COP 27 en Egypte, a dévoilé ses points de négociation pour une " justice " climatique.

Placée sous le thème « Assurer le bien-être des populations et garantir un environnement durable en Afrique », la session de Dakar visait principalement à préparer la COP27 qui se tiendra du 06 au 18 novembre 2022, à Charm El-Cheikh, en Egypte. La quarantaine de ministres africains de l’environnement, se sont entendus sur les questions qui seront mises sur la table des négociations lors de ce grand rendez-vous international sur le climat.
Ainsi, pour épuiser les questions en suspens, notamment celles qui n’ont pas été totalement épuisées lors des deux dernières COP et qui concernent principalement le continent africain, la conférence a identifié plusieurs points sur lesquels les ministres se sont accordés. Il s’agit de la question des pertes et dommages (mettre en place un fonds dédié qui permet aux pays vulnérables de faire face à des situations imprévisibles liées aux changements climatiques, telles que les inondations, les pluies hors saison, entre autres) ; le financement (une allocation équilibrée entre l’adaptation, l’atténuation et un fonds lié aux pertes et préjudices) ; la transition énergétique juste et équitable ; le marché carbone (même prix pour tous les pays et pour une juste climatique) ; l’adaptation face aux effets des changements climatiques.
Dans leur déclaration, les ministres de l’environnement affirment que la réponse mondiale au changement climatique doit être ambitieuse, juste et équitable, pour faire avancer les intérêts et les aspirations des pays et des peuples pauvres et vulnérables.
LIRE AUSSI - La COP15 va restaurer un milliard d'hectares de terres dégradées d'ici 2030
Les ministres africains reconnaissent les conclusions du sixième rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat des Nations unies, particulièrement la conclusion selon laquelle il est possible de limiter le réchauffement à 1,5°C, à condition que les émissions mondiales de gaz à effet de serre atteignent un pic avant 2025, et soient réduites de 43% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2019, et atteignent un niveau net nul vers 2050.
Selon les ministres de l’environnement, il est important d’établir un « programme de travail pour intensifier de toute urgence l’ambition et la mise en œuvre de l’atténuation au cours de cette décennie critique » à Sharm El Sheikh cette année, avec une feuille de route claire pour combler l’écart d’ambition de 2030, et maintenir l’objectif de 1,5°C à portée de main.
La session ministérielle de Dakar n’a pas manqué d’appeler les "grands émetteurs", à réduire d’urgence et de manière significative les émissions de gaz à effet de serre, et à soumettre des contributions déterminées au niveau national, nouvelles ou actualisées, avec des objectifs renforcés pour 2030, d’ici la fin de 2022, qui soient conformes aux trajectoires d’émissions permettant de limiter le réchauffement à 1,5°C, conformément au Pacte climatique de Glasgow.
Pour la future conférence sur le climat, l’Afrique veut porter très haut sa voix, face aux grandes puissances pollueuses. Avec moins de quatre pour cent des émissions mondiales de CO2, elle est aujourd'hui est le continent le moins responsable du changement climatique, mais aussi le plus vulnérable.