Climat : l’Europe, le continent le plus chaud du monde
Des régions européennes sont régulièrement ébranlées ces dernières années par de grands feux qui se propagent, causant des dégâts. Les divers incendies de forêts que connaissent la France, l’Espagne, l’Italie et d’autres pays du vieux continent ce mois de juin 2023, en sont une illustration. L’Europe n’avait pas connu une saison de feux de forêt aussi intense depuis 15 ans. C’est la conséquence d’un "réchauffement rapide à 2,3 °C par rapport à l’ère préindustrielle", disent les experts.

Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies et le Réseau européen Copernicus, l’Europe est 2,3 °C plus chaude aujourd’hui que sur la période 1850-1900. Un niveau bien au-dessus des 1,5 °C fixés par l’Accord de Paris qui est un traité international juridiquement contraignant sur les changements climatiques.
L’objectif primordial de l’Accord de Paris adopté par 196 Parties lors de la COP21 dans la capitale française, le 12 décembre 2015, est de maintenir « l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels » et de poursuivre les efforts « pour limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels ».
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En 2015, les 1,5 °C de réchauffement avaient été fixés comme une limite au-delà de laquelle les conséquences du réchauffement climatique seraient insupportables. L’Europe de 2022 donne désormais un tableau particulièrement complet d’un réchauffement qui dépasserait cette limite.
Alerte rouge pour le vieux continent
L’année 2022 a été la plus chaude jamais enregistrée pour la Belgique, la France, l’Allemagne, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, le Portugal, l’Espagne, la Suisse et le Royaume-Uni. Ces « températures élevées ont exacerbé les sécheresses intenses et généralisées, alimentés de violents incendies de forêt, responsables de la deuxième plus grande surface brûlée jamais enregistrée, et fait des milliers de victimes », souligne auprès de l’Agence France presse, le professeur Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM.
En l’espace d’un an, ces aléas météorologiques ont directement affecté 156 000 personnes et causé 16 365 décès, quasi exclusivement en raison des vagues de chaleur. Les inondations et les tempêtes ont coûté environ 2 milliards de dollars. Un chiffre loin toutefois des 50 milliards de l’année 2021 après des inondations exceptionnelles.
Le mois de juin le plus chaud jamais enregistré
Dans leur bilan annuel, publié le 19 juin 2023, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations Unies et le Réseau européen Copernicus font remarquer que l’Europe se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète qui enregistre 1,2 °C.
Copernicus basé à Bonn, souligne aussi que début juin 2023, les températures mondiales ont dépassé les niveaux préindustriels de plus de 1,5 °C, qui est la limite de réchauffement la plus ambitieuse de l’accord de Paris de 2015. C’est la première fois que cette limite a été franchie en juin, mais elle l’a déjà été à plusieurs reprises ces dernières années.
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Des négociations internationales sur le climat se tiennent actuellement à Bonn (Allemagne), sous l’égide des Nations unies, avant la grande COP28 prévue à Dubaï, vers la fin de cette année, 2023. La question de l’utilisation par l’humanité des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), principales causes du réchauffement climatique, sera vivement débattue à cette occasion.
Sources : OMM et AFP