Climat : le Nord solidaire avec le Sud dans un nouveau pacte financier ?

Le sommet pour un nouveau pacte financier mondial s’est ouvert ce 22 juin 2023 à Paris (France), a appris Nzaranews. Une centaine de pays dont une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement africains y sont représentés. L’objectif de cette grand-messe est de repenser les financements internationaux, afin de mieux lutter contre les effets du changement climatique dans les pays en développement. Les chefs de file de grandes institutions financières internationales sont sur place.

Juin 22, 2023 - 09:45
Juin 22, 2023 - 09:38
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Climat : le Nord solidaire avec le Sud dans un nouveau pacte financier ?
Les effets du changement climatique

De hauts dirigeants africains présents à Paris espèrent vivement un pacte financier, afin de bâtir un nouveau contrat entre le Nord et le Sud. Durement touchés par les dérèglements climatiques, alors qu’ils émettent moins de 03 % des émissions de CO2, les pays du continent peinent à financer leurs politiques de protection de l’environnement et leur transition énergétique. Une difficulté renforcée par la pandémie du covid-19 et la guerre en Ukraine qui ont affecté leur croissance économique.  

Les participants souhaitent trouver un terrain d’entente pour financer la lutte contre la pauvreté, mais aussi contre le changement climatique auquel les pays du Sud ne participent que dans une très faible mesure. Pour parvenir à ce double objectif, la bonne volonté ne suffit pas. "Ce qui compte vraiment, c’est l’argent !". 

La Banque mondiale estime les besoins à quatre mille milliards de dollars par an pour répondre à ces deux défis. 

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Trouver des solutions de financement 

Le sommet doit déboucher sur des propositions concrètes pour réformer l’architecture financière mondiale, notamment en augmentant la capacité de prêt des institutions internationales et des banques multilatérales de développement, telles que la Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD). 

Plusieurs pistes seront explorées. Une taxe internationale sur les billets d’avion et le transport maritime très polluants et qui pourtant échappent à l’impôt. L’autre piste est d’élargir la base de prêt de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) pour que les pays qui en ont le plus besoin en bénéficient véritablement.

Plus de promesses vaines 

L’enjeu, dans un contexte de tensions internationales et de défiance croissante des pays du Sud, est de montrer que le multilatéralisme a de l’avenir. Pour cela, il faudra faire en sorte que les promesses ne restent pas comme trop souvent lettre morte. 

Beaucoup attendent de voir. Le sommet de Paris est si important pour les pays en développement qui espèrent qu’il ne soit "pas un écran de fumée ou une autre campagne de communication"

Déçus des conclusions de COP27 de Charm el-Cheikh (Égypte), les États africains espèrent imposer à Paris l’idée que le continent fait face à des circonstances et des besoins spécifiques pour affronter la crise climatique. 

Jacques Sourou DOUTI Journaliste, Consultant en communication pour le développement | Directeur de publication de Nzaranews