Cameroun : la Can n’a pas été profitable au ‘made in Cameroun’

Lors de la Coupe d’Afrique des Nation (CAN) de football, les autorités camerounaises ont multiplié des actions en mettant en avant la promotion des produits locaux. Ainsi, plusieurs vitrines ont été installées sous le nom de ‘village de la Can’. Mais à la fin de cette grande compétition continentale avec un grand nombre de visiteurs étrangers, les entrepreneurs agroalimentaires camerounais ont la mine foncée.

Fevrier 8, 2022 - 13:13
Fevrier 8, 2022 - 13:17
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Cameroun : la Can n’a pas été profitable au ‘made in Cameroun’
Village de la Can, Yaoundé (copyright au propriétaire)

Dans les ‘village de la Can’, on trouve toutes sorte de produits locaux (gels hydroalcooliques à base de manioc, savon fabriqué à partir de beurre de cacao). Mais l’accent est plus mis sur les produits agroalimentaires (liqueurs de cacao, jus de baobab, biscuits de manioc, bouillies de maïs énergisantes…) qui sont majoritaires dans les vitrines.

 

Cependant, les visiteurs sont rares. La plupart des aliments exposés sont restés sur les étalages à la fin de la Can. Pour les commerçants, la cause est que l’endroit n’attire pas les visiteurs.

 

‘La vitrine est mal située. Personne ne sait ce qu’il se passe ici. C’est pareil pour toutes les autres vitrines de la ville. Les supporters viennent uniquement voir le match sur l’écran géant. Ils se rendent dans les restaurants alentour mais ils ne visitent pas la vitrine de la Can. Je ne suis pas sûre qu’ils la voient », regrette une productrice de jus de fruits.

 

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Plusieurs exposants ont finalement préféré travailler sur leur exploitation agricole ou dans leur usine artisanale. D’autres ont opté pour la vente ambulante dans les quartiers histoire de pouvoir rentabiliser le prix de la location.

 

« Ma recette dans la rue est plus rentable qu’au stand. Pour autant, je n’ai pas abandonné le stand. Ma marchandise est toujours exposée. Si un client achète, les commerçants sur place garderont ma recette », explique une transformatrice de cacao en biscuits chocolatés.

 

 Au même moment, les coordonnateurs de l’événement voient un problème plus profond. Selon eux, dans le sens où un travail de d’information et de communication a été fait en amont, la raison de l’échec se trouve ailleurs.

 

Pour Harris, assistant de la coordinatrice. Elle concerne le marché de l’offre et de la demande « Les Camerounais et étrangers de la classe moyenne sont tournés vers l'extérieur », explique-t-il. Il ajoute que l’absence de normes et de certification serait un frein pour les plus nantis à consommer local. Ils préféraient se tourner vers les produits occidentaux, jugés plus fiables, en vente dans les supermarchés.

Elom SOGBALI Linguistique, journaliste et animatrice