Braconnage et commerce illicite d’ivoire : les éléphants du Togo en danger

Les dernières évaluations montrent une diminution importante du nombre d’éléphants sur l’ensemble du continent africain, particulièrement sur le sol togolais faute du commerce illicite d’ivoire et du braconnage a appris Nzaranews.

Mai 22, 2023 - 12:33
Mai 22, 2023 - 12:30
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Braconnage et commerce illicite d’ivoire : les éléphants du Togo en danger
L' UICN incite à la protection des éléphants contre le braconnage et le commerce illicite d'ivoire

En effet, les éléphants sont abattus illégalement pour leur viande, leur peau, mais aussi et surtout pour leur ivoire. Entre 20 000 et 30 000 éléphants sont tués par les braconniers chaque année en Afrique.

La demande s’avère très forte

Ce qui est grave, c'est l'existence de marchés domestiques de l'ivoire en Asie et en Afrique stimulant du coup la demande. Ces marchés sont, au moins en partie, alimentés par le commerce illégal à l'origine de ce massacre des éléphants. D’après les informations de Nicolas Koffigan ADIGBLI, un journaliste spécialiste du secteur, la demande d'ivoire pour la fabrication d'objets de décoration, de bijoux et de bibelots est en train de pousser les éléphants au bord de l'extinction. Ainsi, d'importants réseaux criminels organisés sont impliqués dans le commerce illégal d'ivoire pour tirer profit de cette demande.

Selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la population des éléphants d'Afrique est passée de 526 000 à 415 000 entre 2010 et 2019. Mais une autre espèce, appelée l'éléphant des forêts, vivant aussi sur le continent, s'avère encore plus fragile, du fait de la réduction voire de la perte de son habitat et le braconnage.

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Des efforts à saluer

Malgré l’extinction des deux espèces d'éléphants d'Afrique, les évaluations mettent en évidence l'impact positif des efforts de conservation et les mesures de lutte contre le braconnage sur le terrain, associées à une législation plus favorable et à une planification de l'utilisation des terres visant à favoriser la coexistence entre l'homme et la faune, sont essentielles aux succès de conservation des éléphants.

Les éléphants jouent un rôle clé dans les écosystèmes et les économies, mais aussi dans notre imaginaire collectif, partout dans le monde. Le Directeur général de l'UICN Bruno Oberle alerte sur la nécessité d’agir : « nous devons, de toute urgence, mettre un terme au braconnage et veiller à ce que suffisamment d'habitats convenables soient conservés pour les éléphants de forêt et de savane. Ces dernières années, plusieurs pays africains ont montré la voie à suivre, démontrant qu'inverser la tendance du déclin des éléphants est possible. Nous devons travailler ensemble pour que leur exemple puisse être suivi. »

Le cas du Togo

Au Togo, depuis les années 90, la population d'éléphants a subi de la part des communautés riveraines, des pressions qui se traduisent surtout par l'envahissement du parc à des fins anthropiques. Mais les éléphants sont de retour. En février dernier, un troupeau d'une soixantaine d'éléphants a été localisé à Korbongou dans le Nord-est de la région des Savanes. Une équipe de forestiers suivrait leur progression.

A en croire le journaliste Nicolas Koffigan ADIGBLI, un cadre forestier se dit aux anges, lorsqu'il affirme que ce retour des éléphants est « une très, très bonne nouvelle »

Le forestier indiqua que « après des milliards investis depuis 1994 à travers plusieurs projets dont le dernier est le Projet de renforcement du rôle de conservation du système national d'aires protégées au Togo (PRAPT) financé par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM), l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Gouvernement togolais, je crois que c'est une des rares fois qu'on revoit un tel nombre ».

Pourtant, ces éléphants restent menacés au Togo. Et, le dernier inventaire estime leur nombre à 182 au Togo, selon le rapport du Ministère de l'Environnement et des Ressources Forestières (MERF). A part le commerce illicite d'ivoire, il faut réduire les conflits hommes/éléphants, à la coexistence durable des pachydermes avec les communautés locales et à la création d'entreprises de biodiversité.

Il est donc important de réduire le commerce illégal, tout en menant des enquêtes pour mettre à jour des données sur les marchés domestiques d'ivoire et en soutenant les ONG qui luttent contre la criminalité liée aux espèces sauvages. Aussi, renforcer les capacités dans les pays, en aidant des gouvernements des pays à produire des stratégies nationales et sous régionales de conservation des éléphants, sans oublier la cohabitation des éléphants avec les humains.

Régina K. DJONDJOH Journaliste Stagiaire, je prépare ma Licence en droit.