Attaque terroriste au nord du Togo: inquiétudes pour le marché du bétail

Le marché à bétail de Koundjoaré (préfecture de Kpendjal) constitue le principal point de rencontre des animaux provenant du Togo, du Bénin et du Burkina Faso.

Novembre 10, 2021 - 14:51
Novembre 10, 2021 - 18:10
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Attaque terroriste au nord du Togo: inquiétudes pour le marché du bétail
Un troupeau de bétail

Alors que dans la nuit du 9 au 10 novembre 2021 un poste des forces de défense et de sécurité a été attaqué par des terroristes, la question de l’avenir du marché de bétail de  Koundjoaré, véritable "hub à bétail" inquiète plus d’uns.


Au-delà d’être un le principal point de rencontre des animaux provenant du Togo, du Bénin et du Burkina Faso, comme mentionnée plus haut, c'est une grande zone de production agricole du pays notamment les oignons, les tomates, la viande de bœuf, la transhumance, etc. 

En février 2021, lorsque le gouvernement togolais avait pris la décision de reporter la transhumance afin de freiner la propagation de la pandémie de coronavirus, des spéculations sur les prix des animaux sur le marché frontalier de Koundjoaré (région des Savanes) qui représente la principale porte d’entrée des transhumants au Togo pendant leur parcours vers le Sud, il avait été observé qu'« un bœuf adulte vendu normalement à 200 000 F CFA était vendu entre 220 000 et 250 000F CFA » confiait M. ADAMOU, président des commerçants de bétail.

Il faut également noter que sur les 400 000 têtes de bovins environ que dispose le Togo, 75% se retrouvent dans la région des Savanes, aujourd'hui sous menace terroriste directe.

L'inquiétude est donc double pour aussi bien les éléveurs que les cultivateurs: sur le plan sécuritaire et de perte de moyens d’existences. Ceux-ci, outre le fait de craindre pour vie, devront également gérer le risque de perdre leurs productions qu'ils ne pourront pas vendre.

Que dit l’autorité gouvernementale ?

S’agissant de l’attaque en question le ministre togolais de la Sécurité et de la Protection civile a confirmé l'information sur l'attaque terroriste, mais a assuré que les éléments des forces de défense ont réagi promptement. Aucune perte en vie humaine du côté du Togo n'a été enregistrée.

Toutefois, le ministre indique qu’un renfort est envoyé dans la région depuis mercredi matin pour renforcer les positions.

« Un renfort est envoyé dans la région. Nous avons renforcé les contrôles et les éléments sont sur le qui-vive. Nous n’allons pas laisser faire », a déclaré le Général Yark Damehame.

Le ministre déplore tout de même que sur la frontière avec le Burkina-Faso, le Togo soit pratiquement seul face à la menace.

« De l’autre côté, il n’y a plus de répondant… Le terrain est vide. Nous avons du boulot », a-t-il ajouté.

Le ministre togolais rassure qu’il n’y a pas de panique. Le Togo a déployé dans le grand nord depuis trois ans maintenant un contingent de force de défense et de sécurité qui contrôle les frontières avec le Burkina-Faso, le Bénin et le Ghana.

Les producteurs, commerçants et autres de ce secteur devront donc faire confiance aux dires du ministre en charge de la Sécurité. Le Togo n’étant d’ailleurs pas le seul pays à s’inquiéter face à ce problème car le Bénin, le Burkina Faso et le Ghana s’approvisionnent aussi en denrées alimentaires, bétail et autres consommables alimentaires dans ce secteur du Togo

Tim Adjogla Journaliste Reporter d'Images (Rédacteur - Cadreur - Monteur) | Rédacteur Web | Consultant en Communication Digitale | Social Media Manager.