Afrique : qu’en est-il de l’entrepreneuriat féminin ?

En Afrique, jusqu’à la fin des années 1980, l’entrepreneuriat n’était pas au centre des préoccupations. Depuis quelques années, les efforts des pays ont entraîné un retournement de la situation. Cependant, quelle place les femmes occupent-elles au sein de ce changement?

Novembre 12, 2020 - 11:25
Novembre 19, 2021 - 10:41
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Afrique : qu’en est-il de l’entrepreneuriat féminin ?

En Afrique, jusqu’à la fin des années 1980, l’entrepreneuriat n’était pas au centre des préoccupations. Cependant, les efforts des institutions financières, imposant la libéralisation économique, ont suscité un certain intérêt de certains pays pour l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, la création d’entreprises est tellement imminente que les statistiques sont interprétées comme un des indices les plus marquants du dynamisme de l’économie d’une région ou d’un pays.

Pour autant, le succès de l’entrepreneur dépend de plusieurs facteurs en autres l’aversion au risque qui varie selon le sexe. Dès lors, on dénombre peu d’entrepreneures, notamment dans le contexte africain marqué par de nombreuses pesanteurs socioculturelles qui accentuent cette fracture. Plusieurs études confirment cette tendance surtout dans les pays en développement où des travaux réalisés ont montré que les femmes sont moins concernées que les hommes par ce type d’activité alors qu’elles représentent une force centrale de changement économique.

Dans le but de soutenir l’entrepreneuriat féminin en Afrique, il faudrait encourager la suppression des obstacles juridiques, sociaux et réglementaires qui empêchent les femmes de participer pleinement et librement à la vie économique et de s’émanciper. Les entrepreneures, particulièrement dans les zones rurales, ont besoin d’un meilleur accès à des mécanismes de garantie d’emprunt ainsi que de formations à la gestion et au développement de leurs entreprises.

L’Union africaine a reconnu l’entrepreneuriat féminin comme un élément essentiel pour réaliser les objectifs de son Agenda 2063, notamment une augmentation du taux d’emploi, une croissance solidaire, une agriculture moderne pour une production accrue ainsi que des infrastructures de qualité. Par conséquent, il importe d’écarter tous les obstacles empêchant les femmes de posséder des biens ou une entreprise ou d’en hériter, de signer des contrats, et de posséder ou de gérer un compte bancaire.

Il importe également d’aider les entrepreneures à réussir la transition de la microentreprise à la PME, notamment en augmentant leur accès aux financements afin qu’elles puissent faire grandir leurs entreprises et en mettant en place des mécanismes de renforcement des compétences, tels que des systèmes de suivi et accompagnement.

Adillah ALI Agroéconomiste, spécialisée en Management des entreprises agricoles