Afrique de l’Ouest: Constat de hausse des prix céréaliers

Juin 23, 2021 - 13:54
Novembre 23, 2021 - 15:49
 0
Afrique de l’Ouest: Constat de hausse des prix céréaliers

Le prix des céréales est à la hausse en Afrique de l’Ouest. Ces dernières semaines, le maïs, principal aliment de base, mais aussi le sorgho, le mil sont plus chers sur le marché, faute de stocks suffisants, alors qu’il y a une crainte de nouvelles récoltes décevantes.

C’est un jeu de domino, une fois encore, qui fait augmenter le prix du bol de maïs et du mil en Afrique de l’Ouest. A l’origine, il y a les mauvaises conditions climatiques qui ont pesé sur la dernière campagne, avec dans plusieurs régions des inondations qui ont détruit des champs. Or, les prévisions de récolte ne s’annoncent pas meilleures, à cause, cette fois-ci, de l’arrivée tardive de la pluie dans certains pays comme le Togo, où les prévisions pluviométriques sont inférieures à la moyenne dans les zones littorales.

L’offre qui n’est déjà pas très abondante, risque donc de ne pas être compensée par une nouvelle récolte, même si celle-ci entraine une baisse saisonnière des prix. Il est donc à craindre qu’une fois sur le marché, elle ne sera pas suffisante pour les stabiliser durablement, explique des experts en agriculture de la sous-région. Ce déficit de l’offre aujourd’hui suffit à faire monter les prix sur les étals de Lomé (Togo), Accra (Ghana) ou encore à Dakar (Sénégal).

Actuellement le bol de 2,5 kg de maïs qui coûtait 500 francs CFA est proposé sur le marché togolais à 700 francs. Ce même bol (2,5 kg) équivaut à 1 150 francs CFA dans la capitale ghanéenne contre environ 900 frs auparavant. La tendance est également à la hausse au Sénégal et au Bénin, concernant les deux kilogrammes et demi de bol de maïs.

Aucun pays ouest-africain n’a encore décidé d’importer des céréales. Sinon l’importation de maïs ne résout pas le problème existant, puisqu’à ce niveau aussi, sur les marchés internationaux, les prix ont flambé.

Dans ce contexte, ceux qui ont des stocks ont compris qu’ils ont de l’or entre les mains. Ils cherchent le moment le plus propice pour spéculer sur leurs stocks. Une hausse qui s’alimente, en ce moment, même si au Togo, l’Agence Nationale de Sécurité Alimentaire (ANSAT) a déversé des réserves de maïs sur le marché local. Elle cherche à le substituer par d’autres céréales qui, en devenant plus attractives, voient alors leur coût grimper. Résultat : en Afrique de l’Ouest, la période de soudure que les pays vivent actuellement est difficile pour les porte-monnaie, et il faudra être patient.

Selon les experts, les prix devraient se maintenir dans une fourchette élevée pendant plusieurs mois, notamment celui du mil car, sa récolte est plus tardive que celle des autres céréales.

Source : RFI

Jacques Sourou DOUTI Journaliste, Consultant en communication pour le développement | Directeur de publication de Nzaranews