Afrique : 21è congrès de l’Association africaine de l’eau à Abidjan
Les travaux du 21è congrès international et exposition de l’Association Africaine de l’Eau (AAE) ont débuté le 20 février 2023 dans la capitale ivoirienne, en présence des ministres de l’eau des pays du continent, a appris Nzaranews. « Agir pour une gestion durable des ressources et un accès pour tous à l’eau et à l’assainissement en Afrique », est le thème de cette rencontre.
Les travaux qui regroupent environ 4 000 participants et plus de 150 exposants, devraient permettre aux professionnels de l’eau et de l’assainissement d’Afrique et d’ailleurs, de se pencher sur la problématique de l’accès à l’eau potable, les défis des secteurs eau et assainissement, de proposer et d’explorer de nouvelles pistes de solutions.
À six (06) ans de l’échéance de l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD), le constat est que beaucoup de pays, notamment Africains, ne seront pas à ce rendez-vous en 2030.
Des défis majeurs à relever
Plusieurs questions doivent trouver des solutions quant à l’atteinte des ODD relatifs à l’eau potable et à l’assainissement, notamment l’accès à l’eau et à l’assainissement à un coût abordable pour tous et le financement. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que "la réalisation des ODD relatifs à l’eau et à l’assainissement entrainerait un rapport avantages/coûts de sept pour un"
Le Ministre de l’hydraulique, de l’assainissement et la salubrité de Côte-d’Ivoire, Bouaké Fofana, a fait savoir que "les fonds nécessaires pour répondre aux attentes sociales et environnementales actuelles, sont énormes, et ainsi, les systèmes sont donc sous-financés avec des conséquences désastreuses pour les populations les plus pauvres".
En ce qui concerne l’assainissement, en milieu rural qui représente près de 50% de la population du continent, les insuffisances en matière d’assainissement, notamment la défécation à l’air libre, ont un impact négatif sur les bénéfices en matière de santé publique apportés par l’amélioration de l’accès à l’eau potable. "C’est pourquoi, le renforcement de l’intégration opérationnelle de l’Eau et de l’Assainissement qui gagne du terrain au plan des politiques publiques en Afrique, doit conduire désormais à des projets intégrés, et à prévoir systématiquement une composante assainissement dans chaque projet d’hydraulique. Si l’eau c’est la vie, l’assainissement son frère jumeau apporte à la vie, la dignité », a noté Bouaké Fofana.
Face à ces défis immenses, c’est un impératif vital qui engage tous les Gouvernements africains, institutions internationales, partenaires techniques et financiers, organismes de gestion des bassins, élus locaux, parlementaires, secteur privé, société civile et citoyens. "Gagner bataille de l’eau et de l’assainissement en Afrique nécessitera au moins une multiplication par 12 des taux de progrès actuels en matière d'eau potable et par 20 pour l'assainissement ", a souligné le premier ministre ivoirien, Patrick Achi.
Plusieurs activités sont inscrites aux assises d’Abidjan, notamment, des conférences-débats, des expositions, des visites d’ouvrages d’assainissement, une session d’échanges entre les ministres en charge de l’eau et de l’assainissement, afin de procéder à une évaluation des progrès accomplis et de renforcer le partage d’expériences.